L’année scolaire à peine achevée, de nombreux jeunes à N’Djamena s’adonnent à de petit commerce çà et là. La précarité financière est l’un des facteurs qu’évoquent ces enfants qui sont obligés de travailler pendant les vacances.
Dans cet après-midi au marché Dembe, Stéphane âgé de 7 ans propose aux passants des sachets d’eau fraîche à boire, plus loin Alice 12 ans, un plateau d’arachide frais sur sa tête, se faufile entre les étals à la recherche de la clientèle. Ces scènes sont visibles dans presque tous les marchés et artères de la ville de N’Djamena en ce début de vacances.
Pour Hamed 15 ans élève en classe de 4ème vendeur de kolas et cigarettes rencontré au rond point Centenaire , se transformer en vendeur à la sauvette pendant les vacances est un moyen de financer sa prochaine rentrée académique. « J’aurais bien aimé aller en vacances, mais je dois rester ici pour travailler , et avoir un peu d’argent pour mettre de côté pour ma scolarité. Je fais ce commerce depuis la classe de 6ème. C’est ma maman qui m’a donné un peu d’argent pour débuter cet activité, elle-même vends des légumes au marché à mil », confie-t-il.
Quand bien même, ces enfants ne devraient pas travailler selon la loi, certains parents disent l’outrepassée au nom de la misère et de la vie chère. « Ce n’est pas par plaisir qu’on envoie un enfant aller vendre sur le marché. Mais qu’est-ce qu’on peut faire, avec nos salaires précaires, la pauvreté extrême ? Au moins grâce à ces petits commerces qu’ils font, quand ça ne va pas, ils arrivent à payer leurs cahiers », déclare Toralta père de 7 enfants.
Abondant dans le même sens, Jeannette commerçante souligne que laissé son enfant travailler , est une façon de lui permettre d’être autonome. « ils doivent aussi appendre à se débrouiller, à se battre pour aider les parents à acheter leurs fournitures scolaires que de rester à la maison à ne rien faire», lance-t-elle.
Si les petits commerce des enfants pendant les vacances sont normaux comme activités pour certains familles, d’autres s’y opposent par contre. Car pour eux, cela les exposent à toutes sortes d’abus. « Certes c’est une manière de chercher de l’argent, mais au-delà de ça, il faut aussi voir les risques que ces gamins courent. Avec les chauffards que nous avons ici dehors, l’enfant peut facilement avoir un accident ou pire être exposé a des kidnappings, enlèvements, viols », relève Perside enseignante.
Selon le dernier rapport de l’organisation internationale du travail (Oit) et le fonds des nations unies pour l’enfance (Unicef) réalisé en juin 2021, 160 millions de filles et de garçons âgé de 5 et 17 ans travaillent dans le monde, soit une augmentation de 8,4 millions en quatre ans. Un chiffre en hausse pour la première fois depuis 20 ans.
Kedaï Edith