Après la marche de ce samedi 20 mars 2021, le président national de l’Union nationale pour le développement et le renouveau (Undr) Saleh Kebzabo qui a échangé avec les journalistes a démenti les rumeurs de son arrestation et appelle ses militants à sortir massivement le 27 mars prochain pour une nouvelle marche.
Ni son âge, (74 ans), ni même la présence massive des forces de sécurité devant son domicile ne l’ont empêché de sortir et marcher ce samedi pour dénoncer le 6ème mandat, « un mandat de trop », du président sortant Idriss Déby Itno. Le président national de l’Undr Saleh Kebzabo qui a formellement démenti les rumeurs liés à son arrestation dénonce la présence des militaires dans les rangs des policiers. « Le régime a fait intervenir sur les lieux des manifestations des forces de 3ème degré, habillées en agents de police. Ce ne sont pas des gens qui ont la même formation. Les agents de Dgssi sont formés pour tuer et ils viennent pour tuer. Pour le moment, ils n’ont pas encore tué mais le gaz lacrymogène peut tuer aussi», informe-t-il.
L’opposant déplore l’usage disproportionné des grenades lacrymogènes dans les familles et les endroits publics. « Des gens sont sortis de chez eux en se couvrant la face parce que les gaz lacrymogènes sont tirés dans leurs concessions. Des enfants à bas âge ne peuvent pas supporter les gaz lacrymogènes », condamne le président de l’Undr qui appelle le président a cessé de faire systématiquement mal aux Tchadiens. Le parti annonce porter plainte devant les juridictions internationales contre les autorités tchadiennes pour l’usage des grenades lacrymogènes.
Bien que la police antiémeute ait quadrillé très tôt le matin son domicile, le président de l’Undr a pu sortir de la maison grâce « à la couverture des quelques agents ». « Toute la police n’est pas forcément contre les manifestants. Ce sont des actes qu’il faut commencer à encourager. Je rappelle à ces agents de police qu’ils ont prêté serment de travailler normalement dans le respect de la législation qui leur interdit toute forme de brutalité », ajoute-t-il.
Selon lui, le gouvernement est dans l’illégalité lorsqu’il interdit les marches pacifiques. « C’est l’interdiction du ministère qui engendre la violence. Plus jamais, la population observera qu’une manifestation est interdite et j’invite les Tchadiens à sortir massivement à tous les appels de manifestation pacifique », a-t-il lancé.
Il appelle les Tchadiens dans leur ensemble à intensifier les marches. « Aujourd’hui, je suis sorti. Demain, je sortirai encore pour indiquer aux jeunes qu’ils ne sont pas seuls. Nous allons les soutenir dans leur lutte pour plus de justice dans le pays et nous le ferons. Tous les Tchadiens doivent descendre dans la rue parce que nous défendons notre liberté, les droits fondamentaux dans notre pays et l’accès au pouvoir qui est égalitaire pour tous les Tchadiens », a-t-il poursuivi.
Stanyslas Asnan