Le mois de Ramadan a débuté ce jeudi 23 mars 2023 au Tchad. Cependant, cette année, dans les marchés de la capitale , le prix des denrées frappe au portefeuille de nombreux ménages ce qui entache les préparatifs de ce mois sacré .
Nombre de musulmans prennent d’assaut les marchés de la capitale tchadienne ce matin, pour s’approvisionner en vivre et non vivre. Les magasins de vente de dattes, lait, café, bissap, sucre, farine, huile, ne désemplissent pas. « Ce sont les produits les plus usités en cette période. j’ai presque de tous ici, et les prix sont vraiment abordables. Tout dépend du pouvoir d’achat du client», informe un propriétaire de magasin.
Pour assurer le repas de ce 1er jour de jeûne, Rashida, panier en main, vient se procurer des légumes et de la viande au grand marché « Souk Kabbir ». Ici, le kilogramme de viande de bœuf sans os est vendu à 2750 voire 3000f. « En prévision de la hausse des prix généralement observée durant le ramadan, j’ai voulu payer de la viande en grande quantité pour le garder dans le congélateur. Mais cela sa n’a pas pu être possible, les prix me dépassent», raconte-t-elle.
Au marché à mil dans le 4ème arrondissement, on constate un plus de marchandage. Pour Fatime Zara, quadragénaire, l’heure est à la rationalisation. «Nous traversons une période très difficile, notre pouvoir d’achat a diminué. Je négocie donc les prix. c’est dur bien sûr parce qu’on dépense plus pendant le ramadan qu’en temps normal, mais Dieu est grand car même si l’argent fait défaut on fera tout pour satisfaire nos maris ainsi que nos enfants sur le plan alimentaire après une dure journée sans manger », souligne-t-elle.
Au marché de Dembe, la hausse de prix , Hapsita la vingtaine, le constate également au niveau des pommes de terre, et des oignons , de quoi décourager la jeune femme qui souhaitait pourtant s’approvisionner aujourd’hui. « Chaque année, c’est toujours le même scénario, ils augmentent les prix à l’approche et pendant le mois de Ramadan. Le gouvernement n’a qu’à descendre dans les marchés pour venir constater eux-mêmes cette flambée énorme. C’est le moment de prendre des mesures pour que nous puissions faire des achats pour le ramadan », plaide-t-elle.
Très remontée, Hapsita, pointe du doigt les vendeurs qu’elle tient pour seuls responsables de cette cherté des produits.
Cette accusation est rejetée en bloc par Brahim qui invoque plutôt les répercussions de la guerre Russo-Ukraine sur le prix des marchandises. « C’est trop facile de tout mettre sur le dos des commerçants quand on ignore le fonctionnement du commerce », se désole-t-il.
Mais le Ramadan ne se limite pas qu’à se pourvoir en vivre. C’est aussi un mois où partages et piété qui animent les journées et les nuits des pratiquants.
Quatrième pilier de l’Islam, le Ramadan est dans la religion musulmane un acte obligatoire pour tous les croyants musulmans à partir de la puberté. Il définit une période durant laquelle il est interdit de manger, de boire, de fumer et d’avoir des rapports sexuels de l’aube au coucher du soleil et cela pour une période d’un mois.
Kedaï Edith