« Après le salaire, c’est le tour de la bière, nous sommes dans quel pays comme ça », s’indigne Ferdinand, policier de son état. La colère de cet agent résume le ras le bol de la population Ndjamenoise en ce moment. En effet, il y a peu, les fonctionnaires guettaient les salaires devant les banques. Maintenant qu’ils les ont perçu, il manque la bière. Or au Tchad on sait que salaire égal bière pour bon nombre de travailleurs. Cependant, depuis bientôt une semaine, les bières brassées manquent cruellement dans la capitale.
Partout dans la ville de N’Djamena, les tenanciers des bars et alimentations, a bord de voitures, sur des motos ou à l’aide de porte-tous, sillonnent les dépôts à la recherche de bières qu’ils ne trouvent pas. Les consommateurs eux n’en peuvent plus. « C’est quelle façon de traiter les gens ? Le weekend passé, y avait seulement gala et beaufort. Hier, la castel et les sucreries. Aujourd’hui, rien. Si ça continue, on va se tourner vers la bili-bili », s’emporte Alladoum rencontré devant un bar du quartier Gassi. « Il y a une semaine on était peinard au festival des boissons locales. On buvait du Djala, du sicko et on a oublié les brasseries. Si ça continue, on va tous aller au cabaret », lance pour sa part, Kodji, un jeune de Moursal. Marcel est un grossiste. Pour lui, les brasseries ne sont pas sérieuses. « Leur capacité est limitée. Ils peuvent pas faire tout mais, ils veulent faire les gourmands. A causes d’eux, nous n’arrivons pas a satisfaire nos clients », s’emporte-t-il. D’autres sont simplement obligés de fermer boutique. « Je ne trouve plus de bières à vendre. Je suis obligée de mettre le personnel en congé en attendant le retour de la bière », confie Nadège, tenancière d’un gros spot à Amtoukoui. Selon certains commerçants de bière, cette pénurie serait due à un problème d’énergie. « Il manque de gasoil, voila pourquoi les brasseries n’arrivent pas a produire assez » renseigne Hervé, gérant de dépôt au quartier Ardep djoumal.
Abgue Boukar Christophe
