Meeting de l’opposition dispersé par la police
Malgré l’interdiction du meeting du Front de l’opposition nouvelle pour l’alternance et le changement(Fonac) par le ministre de la sécurité publique et de l’immigration, Ahmat Mahamat Bachir, les militants ont battu le pavé avant d’être dispersés.
Tôt le matin, le stade devant abriter le meeting a été quadrillé par les éléments du Groupement mobile d’intervention de la police(GMIP). Toutes les entrés sont gardées. Les forces de l’ordre avaient pour mission d’empêcher le meeting du Fonac prévu pour ce jeudi 17 novembre 2016. Les quartiers Chagoua, Kamnda et abena sont investis par les forces de l’ordre.
Devant ce dispositif sécuritaire, les leaders de l’opposition se sont retranchés avec leurs militants au siège national de l’Undr à quelques centaines de mètres du stade. Pendant que les militants convergent vers le siège, une dizaine de véhicule de la police arrive sur les lieux. Tous les axes y menant sont bloqués.
Malgré cela, les militants parviennent à atteindre le siège sans heurts. L’atmosphère est tendue, certains militants envisagent déjà de descendre dans la rue. Les leaders temporisent la situation. A 16h30, Mahamat Bahr le président du comité d’organisation du meeting galvanise les esprits. « Ne cédons pas aux intimidations de la police. Lèvons-nous et arrachons notre liberté. 26 ans de misère, de souffrance et d’exploitation, ça suffit. Deby a volé notre victoire, il est temps compatriotes, d’arracher cette victoire volée. C’est par la lutte que nous parviendrons» lance-t-il.
C’est ainsi que les leaders de l’opposition ont décidé de braver les forces de l’ordre. A motos, dans les véhicules et à pieds, les militants à leur tête Saleh Kebzabo et Mahamat Al-Habo, quittent le siège et arrivent sur l’axe principal menant vers l’avenue du 10 Octobre. Mais au bout de quelques mètres, les forces de l’ordre interviennent et tirent les grenades lacrymogènes sur les manifestants. La fumée sort de partout, on suffoque. Mais les manifestants poursuivent leur action jusqu’à l’avenue 10 octobre. Pendant ce temps, c’est la course poursuite dans les ruelles adjacentes. Plusieurs personnes sont interpellées.
Pour le coordonnateur du Fonac, le combat va être dur, mais c’est le peuple qui va gagner. « L’interdiction du meeting est notre deuxième victoire. Nous avons une fois de plus gagné aujourd’hui », affirme-t-il avant d’appeler le peuple tchadien à poursuivre la lutte pour le triomphe de la démocratie.
Asnan Non-Doum Saturnin et Djimnayel Ngarlenan