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Interdiction de la marche de Wakit Tamma : les avocats dénoncent un abus d’autorité

Interdiction de la marche de Wakit Tamma : les avocats dénoncent un abus d'autorité 1

Le collectif d’avocats de Wakit Tamma fustige la décision du ministère de la sécurité publique et de l’immigration interdisant la marche pacifique prévue pour ce samedi 20 novembre 2021. Les conseils estiment que cette interdiction relève de la tyrannie et de l’oppression, car aucun moyen légal ne le Justifie.

Le ministre de la sécurité publique et de l’immigration Souleyman Abakar Adam a interdit la marche de la coordination des actions citoyennes Wakit Tamma pr »vue pour ce samedi 20 novembre pour « défaut de qualité du signataire de la lettre d’information au nom de la Ligue tchadienne des droits de l’homme (Ltdh) », et « absence d’une demande régulière d’autorisation de marche ou de manifestation pacifique ». Des prétextes dénués de tout fondement légal, martèle Me Gozzo Tourndidé, l’un des conseils de Wakit Tamma. « Cela relève d’une pure fantaisie puisqu’aucun mécanisme de suspension du Président du Conseil d’Orientation et de Contrôle (Coc) par quelques soi-disant membres de la Ligue n’a été prévu par les Annexes (textes de base de la Ltdh). Il n’appartient pas a quelques groupuscules de se réunir en toute illégalité, sans convoquer une Assemblée générale extraordinaire, pour semble-t-il suspendre le Président du Coc », précise l’avocat.

Il estime que la suspension du président du Coc relève d’un vrai acharnement contre sa personne et est montée de toutes pièces pour le besoin de la cause. « Le fait pour le ministre de dénier cette qualité au signataire de la lettre d’information au nom de la Ltdh est sans fondement. Sur ce point, l’arrêté est manifestement illégal », note Me Gozzo Tourndidé.

L’absence d’une demande d’autorisation de marche, relève selon lui d’un abus d’autorité. « La marche ou la manifestation pacifique relevant des libertés et des droits fondamentaux. Leur exercice n’est soumis à aucune autorisation. D’ailleurs, pour les précédentes marches, il n’y a jamais eu une demande d’autorisation, mais juste des lettres d’information », ajoute-t-il.

Le ministre tente d’après lui de se cacher derrière le décret n°193 du 06 novembre 1962, portant réglementation des manifestations sur la voie publique pour exiger une telle autorisation. « Le décret susvisé n’a pas de primauté sur la loi constitutionnelle. Ensuite, il a été pris dans une période de monopartisme et de dictature implacable. Et vouloir appliquer un tel décret relève de l’anachronisme », ajouta-t-il.

Pour lui, cette interdiction relève de la tyrannie et de l’oppression, puisqu’aucun moyen légal ne le Justifie. « Elle procède d’une peur bleue de toutes les initiatives de Wakit Tamma. La preuve c’est que par son arrêt du 17 novembre 2021, le ministre a complètement ignoré Wakit Tamma dans la liste des organisateurs de la marche pacifique », dénonce l’avocat qui rappelle que « le Conseil militaire de transition ne peut pas continuer à vouloir coûte que coûte casser la dynamique de tout un peuple qui aspire à la démocratie, à la justice, à l’inclusion ».

Stanyslas Asnan