Les membres du Groupe de concertation des acteurs politiques (Gcap) ont animé une conférence de presse ce samedi 21 septembre 2024. Une conférence de presse axé sur les prochaines élections législatives, provinciale et communales. Le Gcap menace de boycotter ces scrutins si ses conditions ne sont pas prises en compte.
Pr Avocksouma Djona, président du parti Les Démocrates et membre du Gcap, affirme que le gouvernement, après avoir organisé l’élection la plus frauduleuse jamais enregistrée dans l’histoire du Tchad, continue de manœuvrer dans une situation complexe, en prenant une décision d’une exceptionnelle gravité. « Dépassé par son ignorance totale et son mépris des règles de base, celui-ci veut, coûte que coûte, organiser un ensemble d’élections législatives, provinciales et communales au cours des 10 prochaines semaines avec très peu de préparation sans implication de l’opposition ou les acteurs politiques. Il devient clair pour tous qu’ils tâtonnent dans le processus, improvisent aveuglément et espèrent qu’ils pourront tromper le peuple tchadien une fois de plus avec cette élection », estime-t-il. Pour le Gcap, le système en place entend fonctionner sur la base de l’arbitraire pour assurer un contrôle dictatorial total de ce pays. « Conforté par l’incapacité des Tchadiens à déployer leurs forces contre la terreur et l’exclusion, le gouvernement a reçu l’onction de son chef pour procéder à l’organisation de son théâtre sans se soucier de toutes les scandaleuses lacunes du code électoral, du fichier électoral, des bureaux de vote fictifs, de la répression des électeurs et des innombrables irrégularités que nous avons tous constatées lors de la dernière élection présidentielle », ajoute Avocksouma Djona.
Selon le Groupe de concertation des acteurs politiques, le gouvernement est en train d’organiser quelque chose pour laquelle il n’a ni la connaissance, ni l’expérience, ni la capacité d’organisation nécessaire. « Par conséquent, nous sommes ici, comme toujours, pour alerter le peuple tchadien et la communauté internationale sur l’impasse dans laquelle ce gouvernement nous conduit. Il n’y a pas d’erreur si nous disons que nous sommes à un tournant décisif parce que ce pays peut glisser dans l’abime de l’inconnu si nous permettons à l’élection présidentielle illégitime de déboucher sur un parlement illégitime qui finira par créer des institutions illégitimes. Nous sommes donc tous interpellés par ces possibilités de ne pas rester silencieux et indifférents », interpellent-ils.
Le Gcap dénonce la violation la plus flagrante et autoritaire s’appuyant sur un code électoral inique. « Ce code électoral ne permet pas la participation publique au dépouillement des votes ni la publication publique des résultats dans les bureaux de vote, ni la remise d’une copie du procès-verbal du dépouillement aux délégués des candidats. Nous sommes dans le cas inique où les voix de ceux qui votent ne comptent pas. Ce qui n’est, nulle part, vu dans le monde ».
Pour sa participation à ces élections, le Gcap fixe cinq conditions : « Nous avons besoin de bureaux de vote physiques et non de bureaux fictifs ou imaginaires ; Nous avons besoin que nos délégués soient acceptés dans les bureaux et qu’ils aient le droit de superviser le processus de vote ; Nous avons besoin ‘un comptage public des votes avec la participation du public, Nous aurons besoin d’une copie des procès-verbaux de dépouillement et enfin, la publication du résultat dans les bureaux de vote ». Les partis membres du Gcap ne participeront pas aux prochaines élections si ces conditions ne sont pas garanties.
Le Groupe de concertation des acteurs politiques appelle au rejet de ces élections. « Nous invitons donc tous les patriotes tchadiens, les acteurs politiques de l’opposition et ceux qui choisissent de soutenir le MPS à rejeter catégoriquement ces élections dans leur ensemble et à appeler à un dialogue à minima pour organiser une meilleure élection permettant aux Tchadiens d’élire au moins une personne digne de leur représentation à l’Assemblée Nationale et non une marionnette obéissant aux ordres de quiconque est au pouvoir », lance Avocksouma Djona.
Ils demandent également à tous les partenaires et pays amis , « de ne pas rester passifs et de ne pas fermer les yeux sur un processus qui ne mérite pas l’étiquette d’élection démocratique ».
« Ils ont volé les élections présidentielles si facilement et ils veulent répéter la même chose non pas avec une mais avec les trois élections mais les Tchadiens ne permettront pas un tel mépris de leurs droits d’avoir un pays qui les représente en tant que citoyens avec des droits et des obligations égaux. En le trompant d’époque, ils feignent d’ignorer que cet exercice solitaire du pouvoir fera des ravages dans un avenir proche », prévient Avocksouma Djona.