La Banque mondiale dans un communiqué de presse, appelle à renforcer la coopération et le soutien aux réfugiés et aux communautés d’accueil à la frontière entre le Tchad et le Soudan, et a annoncé de nouveaux financements, à hauteur de 340 millions de dollars, pour permettre au Tchad de faire face aux multiples crises qui affectent le pays.
Selon le communiqué, cette aide inclut 90 millions de dollars destinés à répondre à l’afflux massif de réfugiés venus de pays voisins, et vient s’ajouter aux plus de 325 millions de dollars de financements en cours, à l’appui des réfugiés et des communautés d’accueil au Tchad. « Le Tchad demeure l’un des pays les moins avancés, faisant face aux défis liés au changement climatique, à l’insécurité alimentaire et à la fragilité. Au cours des cinq dernières années, la Banque mondiale a doublé son appui afin d’aider le pays à surmonter les impacts de ces crises concomitantes, sans perdre de vue les besoins à long terme pour le développement du pays» , a souligné Anna Bjerde, directrice générale des opérations de la Banque mondiale.
D’après Anna Bjerde, la crise des réfugiés vient accroître la pression sur la prestation des services sociaux mais aussi sur les ressources naturelles. « Aux côté du Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés , et des autres partenaire, nous poursuivons notre engagement afin d’aider les populations les plus exposées et soutenir la relance économique à long terme dans la région», fait elle savoir.
Depuis le début du conflit au Soudan, plus de 400 000 réfugiés soudanais et ressortissants tchadiens du Darfour ont fui et traversé la frontière est du Tchad. Une situation qui intensifie les besoins d’aide humanitaire dans une zone déjà affectée par la fragilité et les effets du changement climatique. Plus de 40 % des Tchadiens vivent sous le seuil de pauvreté. L’afflux de réfugiés, conjugué à la faiblesse des récoltes et aux effets du changements climatiques, risque d’aggraver l’insécurité alimentaire au cours des prochains mois. « Nous sommes reconnaissants du soutien de la Banque mondiale et de la générosité des communautés d’accueil tchadiennes pour accueillir les réfugiés soudanais dans l’est du pays. L’ampleur des dégâts provoqués par cette crise violente et insensée au Soudan risque de durer longtemps et exige à la fois une aide humanitaire et un soutien au développement. Nous espérons que l’exemple de la Banque mondiale incitera d’autres partenaires au développement à intensifier leurs efforts car on ne peut pas laisser le Tchad gérer tout seul cette crise majeure», a déclaré Filippo Grandi, Haut-Commissaire des Nations unies pour les réfugiés.
Les ressources annoncées informe le communiqué, visent à renforcer les programmes nationaux et l’aide aux réfugiés et aux communautés d’accueil dans l’est du pays et permettra au gouvernement de faire face aux multiples chocs et de renforcer la sécurité alimentaire et la résilience climatique, mais aussi de promouvoir des opportunités de subsistance dans les domaines de l’élevage et de l’agriculture, et de développer les infrastructures sociales de base.
Ces fonds contribueront également à l’établissement d’un registre social unifié, de systèmes d’alerte précoce et de transferts monétaires et viendront compléter les efforts en cours de promotion de la cohésion sociale et d’une meilleure intégration des réfugiés par le biais du Projet d’appui aux réfugiés et aux communautés d’accueil (Parca), du Projet d’accroissement de l’énergie au Tchad et du Projet de développement territorial et de résilience au Tchad (RésiTchad). « Grâce à ces programmes, plus de 70 000 familles ont déjà reçu des transferts monétaires et un accès amélioré aux écoles aux centres de santé, leur donnant espoir en avenir meilleur », notifie la communication.
En outre, le centre de données sur le déplacement forcé, une initiative conjointe de la Banque mondiale et du Haut-Commissariat des Nations unies pour les Réfugiés à Copenhague au Danemark, a appuyé le gouvernement tchadien dans la conduite d’une série d’enquêtes auprès de ménages tchadiens et de réfugiés. « Les informations recueillies ont aidé le gouvernement à concevoir et faire passer en décembre 2020 une loi inclusive sur l’asile, garantissant aux réfugiés leur liberté de mouvement ainsi qu’un accès égal à la santé, l’éducation et la justice », renseigne le communiqué.