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«Les perspectives économiques du Tchad sont bonnes », selon le Fmi

«Les perspectives économiques du Tchad sont bonnes », selon le Fmi 1

Une équipe des services du Fonds monétaire international (Fmi) dirigée par son conseiller départemental Afrique, Edward Gemayel a séjourné à N’Djamena depuis le 24 octobre dernier pour discuter avec les autorités en charge des finances dans le cadre de la 5ème revue du programme économique et financier triennal du gouvernement appuyé par un accord du Fmi au titre de la Facilité Elargie de Crédit (Fec). A l’issue des travaux qui ont pris fin ce lundi 5 novembre 2019, la délégation relève des progrès et appelle le gouvernement à travailler en synergie avec les organismes régionaux.

Dans le cadre de la 5ème revue de l’accord au titre de la Fec, une équipe du Fonds monétaire international (Fmi) a échangé depuis deux semaines avec les ministres des finances et du budget, Tahir Hamid Nguilin, de l’Économie et de la Planification du Développement, Issa Doubragne, du Pétrole, de l’Énergie et des Mines, Hamid Koua ainsi qu’avec le président de l’Assemblée nationale, Haroun Kabadi, le Directeur national de la Beac, Mahamat Hassan, les responsables de l’administration et les représentants du secteur privé, de la société civile et des partenaires au développement du Tchad. A l’issue des discussions, les autorités et l’équipe du Fmi sont parvenus à un accord au niveau des services, sous réserve de l’approbation de la Direction et du Conseil d’administration du Fmi qui devrait examiner le dossier du Tchad en décembre prochain. « L’activité économique devrait continuer à se redresser et les perspectives restent globalement positives. Grâce à une augmentation de l’investissement public, à l’apurement des arriérés intérieurs et à la reprise du secteur du coton, la croissance hors pétrole devrait atteindre 2% et 3% en 2019 et en 2020, respectivement. L’inflation devrait rester faible pour le reste de l’année, du fait d’une modération des prix des denrées alimentaires et des transports », relève le communiqué qui précise que les performances au titre du programme appuyé par le Fmi au cours du premier semestre de 2019 ont globalement été satisfaisantes. « Tous les critères de réalisation quantitatifs et l’objectif indicatif relatif aux dépenses sociales à fin juin ont été respectés. Sur les cinq repères structurels attendus à fin septembre, trois ont été atteints. Des progrès ont été réalisés sur les repères structurels relatifs à l’audit des arriérés intérieurs et à l’adoption des plans de restructuration et de financement des deux banques publiques, qui devraient être mis en œuvre d’ici fin novembre. L’amélioration de l’exécution des dépenses permet de préserver la viabilité de la dette », ajoute-t-il. D’après le communiqué, l’exécution du budget de 2019 devrait être conforme aux prévisions du programme. « Afin de réaliser les objectifs de fin d’année, les autorités tchadiennes devraient fournir des efforts soutenus visant à renforcer la mobilisation des recettes intérieures, contenir les dépenses non prioritaires et accroître les dépenses sociales, notamment dans les domaines de la santé et de l’éducation. Pour 2020, des efforts de consolidation budgétaire devraient être poursuivis avec la maîtrise de la dépense, y compris la masse salariale et en évitant les dérapages budgétaires, surtout à la veille des élections », prévient-il. Outre ces prévisions, le Fmi appelle au paiement des arriérés existants en vue de poursuivre une cadence rapide pour contribuer à la reprise économique.

Le secteur bancaire relève le communiqué, montre des signes de stabilisation. « Cependant, les vulnérabilités demeurent. Les dépôts et les crédits ont repris cette année et la situation de liquidité s’améliore. Même si le niveau des créances en souffrance reste élevé, elles affichent une tendance baissière », note le Fmi qui appelle les autorités à travailler en synergie avec les organismes régionaux pour résorber les vulnérabilités du secteur bancaire. « Il s’agit d’une action capitale pour la stabilité du secteur et la maîtrise des risques budgétaires », ajoute-t-il.

Le ministre des finances et du budget, Tahir Hamid Nguilin se félicite de la réussite de cet exercice. « Grace à ces efforts exceptionnels impulsés directement par le président de la République, nous avons une croissance économique qui revient doucement mais sûrement, une position extérieure raffermie, une liquidité bancaire renforcée et une dette extérieure soutenable. Ainsi, la situation s’améliore, les progrès sont encore réversibles mais ils sont là. La maladie est passée. Maintenant nous gérons la phase de convalescence qui est une phase délicate mais qui est bien meilleure et est porteuse de toutes les espérances », se réjouit-il.

Stanyslas Asnan