Les journaux tchadiens ont rendu hommage au président de l’Alliance socialiste pour le renouveau intégral (Asri), Me Nadji Madou décédé le 24 octobre 2019 à Paris en France. L’exigence de la jeunesse tchadienne de la révision de la constitution pour leur permettre une participation aux compétitions politiques et le retard du déploiement des enseignants scientifiques dans les établissements publics sont les principaux sujets de cette semaine.
« Adieu l’homme de conviction et d’engagement », lance Le Pays qui publie les témoignages de ceux qui l’ont croisé dans ses derniers jours. « Je reconnais en Nadji, l’un des rares intellectuels qui a toujours défendu ses idées. Même au sein de la majorité présidentielle, il a toujours défendu ses propres convictions au lieu de s’aligner sur la ligne tracée. Il choisit de partir à un moment où le pays est dans un débat sur son devenir. A un moment où lui-même s’est exprimé assez fortement sur les problèmes que traverse ce pays notamment sur le plan institutionnel », témoigne l’ancien Premier ministre et président du Rndt-Le-Réveil, Pahimi Padacket Albert qui rappelle qu’à travers lui, le Tchad perd « un homme de convictions et d’engagement comme il y’en a très peu sur ce terrain ». Le président du Mptr, Brice Mbaïmon Guebmbaye, retient de son ami défunt Nadji Madou Edouard, un intellectuel naïf. « Tu ne parvenais jamais à opérer un distinguo entre ’’la parole mielleuse’’ des hommes et leur comportement réel». Le juriste-politologue et écrivain Don Baranang Ebert n’est pas surpris de ce décès du président de Asri. « Pour beaucoup, c’est une nouvelle très surprenante, voire choquante. Mais pour très peu de gens, la mort de Me Nadji Madou était pour le moins qu’on puisse dire, prévisible. Il était très souffrant. Il venait de perdre sa petite sœur. Il avait beaucoup de pressions. Il souffrait dans son for intérieur, dans son esprit et dans son âme. On ne savait simplement pas quand et où est-ce qu’il allait rendre son dernier souffle », relève le jeune écrivain qui garde du défunt d’un homme républicain et conciliateur. « J’aimais particulièrement ton viatique langagier, si riche de lecture (des milliers de livres lus, me disais-tu souvent), si riche de droit et si riche de science… mais si pauvre de religion et de foi. C’était aussi ma façon de te taquiner…C’est terrible de partir comme ça, Me ! Je comprends maintenant ton silence depuis quelques jours. Tu luttais donc avec le grand rendez-vous de tout Homme. Tu luttais avec la mort », note Don Baranang Ebert. « Le parti Asri perd son président », note Le Progrès qui note la perte d’un grand animateur de la classe politique tchadienne. « Me Nadji Madou, jusque-là 1er adjoint du maire de la commune du 7ème arrondissement de N’Djaména s’est révélé aux électeurs à la présidentielle d’avril 2011, avec son parti Asri. Il est arrivé 3ème sur les trois candidats en compétition à cette élection notamment Idriss Déby Itno (Mps) et Albert Pahimi Padacké décédé (Rndt le réveil) », précise-t-il. D’après le quotidien, ce greffier de formation et enseignant de droit s’est définitivement engagé dans la politique après ses élections présidentielles. « Me Nadji Madou n’est plus », renchérit N’Djaména Hebdo qui relève que l’ancien conseiller à la présidence de la République et ex-secrétaire général à la primature a passé l’arme à gauche à fleur d’âge. « Il vient à peine de souffler ses 47 bougies », ajoute-t-il.
« Consolidation de la paix, de la démocratie et du développement : le Csapr forme les jeunes pour les prochaines élections », lance Le Progrès qui précise que dans le cadre du dialogue entre acteurs politiques et leaders de la société civile, le Comité de suivi de l’appel à la paix et à la réconciliation (Csapr) forme une cinquantaine de jeunes issus de la société civile, d’universités, d’entreprises privées et partis politiques. « Je suis persuadé que cet espace vous donnera l’opportunité de réfléchir sur les défis qu’affrontent les jeunes et d’en dégager des pistes d’actions pour leur plus grande participation dans le champ de la citoyenneté et de la gouvernance démocratique au Tchad », rapporte-t-il. D’après le quotidien, la tenue de l’université citoyenne intervient dans un contexte marqué par les préparatifs des prochaines élections législatives et communales. «Le Csapr forme les jeunes à occuper leur place dans un Etat démocratique », relève Le Pays qui informe que cette université citoyenne de Csapr se veut un cadre d’échange entre jeunes, représentants des institutions publiques nationales et internationales, acteurs politiques, leaders associatifs et universitaires autour de la problématique de l’emploi des jeunes, leur responsabilisation dans les institutions et structures politique. « L’objectif est de renforcer les capacités des jeunes afin qu’ils puissent jouer un rôle moteur dans la consolidation de la paix, de la démocratie et le développement socioéconomique au Tchad, car ceux-ci sont la force mais aussi un catalyseur et une ressource qu’il faut savoir mobiliser, catalyser, orienter et impulser dans tout processus de développement », rapporte-t-il. Selon votre hebdomadaire, « Les jeunes exigent l’abaissement de l’âge pour candidater à la présidentielle ».
« Des enseignants scientifiques signent des contrats », note Le Progrès qui informe que 1436 enseignants scientifiques sélectionnés pour dispenser les cours de mathématiques (37%) physique et chimie et de sciences de la vie et de la terre (Svt) dans les collèges et lycées ont signé le 24 octobre dernier à l’issue d’une formation d’un mois des contrats à durée indéterminée. « Ils bénéficieront de tous les avantages accordés aux enseignants fonctionnaires, à l’exception des augmentations générales et spécifiques. Ainsi, un enseignant contractuel titulaire d’une maitrise, d’un master I ou II percevra 150.000 francs Cfa de salaire mensuel et de 45.000 francs Cfa de primes de documentation, de craie, de déplacement et de logement comme les autres enseignants fonctionnaires du ministère de l’éducation », rapporte-t-il. Sur le terrain, Le Pays constate que ces « enseignants trainent toujours les pas ». Votre hebdomadaire déplore que la rentrée scolaire soit lancée depuis plus deux semaines et les enseignantes scientifiques soient toujours en formation0n.
Stanyslas Asnan