Grève générale dans les services publics
Tôt le matin, des véhicules pick-up de la police convergent vers les quartiers Ridina, Ambasatna et Kabalye. Munis des boucliers, lance grenades lacrymogènes, matraques et armes à feu, les éléments du Groupement Mobile d’Intervention de la Police(GMIP), inspectent chaque coin de rue.
A l’intersection des avenues Bokassa et Charles De Gaulle, une dizaine de véhicules est stationnée à proximité de la bourse de travail. A l’origine, c’est la grève générale dans les services publics lancée par l’Union des Syndicats du Tchad.
Pendant ce temps, les travailleurs tiennent des réunions en petit groupe dans la cour de la bourse de travail pour discuter de la grève. « Le Gouvernement se moque de nous. Le seul argument qu’il brandit, c’est la conjoncture économique. C’en est de trop », vocifère syndicaliste du ministère de l’éducation. « Imaginez, à la veille de la rentrée scolaire, l’Etat est incapable de payer les salaires, alors que la rentrée est fixée pour le 15 septembre.Mais jusque-là, je n’ai pas encore inscrit mes enfants. Je suis harcelé par mon bailleur. C’est dur… », confie Mahamat un autre fonctionnaire.
Pour le secrétaire général de l’Union des Syndicat du Tchad (UST), cette grève intervient après plusieurs communiqués rappelant au Gouvernement le respect du terme échu de ses obligations salariales. Malheureusement, « Nous constatons avec regret le non-versement des pensions des retraités, les subsides des maîtres communautaires (25 mois d’arriérés) et des salaires des mois de juillet et d’août 2016 sur l’ensemble du territoire national », explique-t-il. C’est pourquoi, l’UST appelle tous les travailleurs du secteur public à observer un arrêt de travail sur toute l’étendue du territoire national dès le vendredi 9 septembre 2016 jusqu’au paiement intégral des salaires et des pensions. Selon le secrétaire général de l’Union de syndicat du Tchad (UST), l’Ust tiendra pour responsable le Gouvernement de tout ce qui adviendra.
Asnan Non-Doum Saturnin
