A la Une des journaux, la 4ème conférence des gouverneurs tenue à Abéché du 3 au 4 octobre dernier, les précisions de la commission électorale nationale indépendante sur le calendrier électoral et les menaces de grève des enseignants. A cela, s’ajoute le mouvement d’humeur des détenus à Abéché.
« Dia: le faux débat », s’exclame à sa Une Le Pays qui précise que le chef de l’Etat a fait diversion pour rassembler administrateurs et chefs traditionnels à Abéché pour faire avaler à l’opinion un état d’urgence inopportun. « Le chef de l’Etat qui semble aussi découvrir l’ampleur des spéculations autour de la Dia, se réveille pour dénoncer son caractère antirépublicain. Encore une fois, IDI est dans le folklore et non les solutions de fond. Le problème ce n’est pas la Dia mais plutôt l’incapacité de son régime à mettre tous les Tchadiens au même d’égalité. Il n’y a pas des Tchadiens qui valent 100 chameaux et d’autres 10 seulement », conclut-t-il. « Le roi et ses vassaux ’’apathiques », tonne N’Djaména Hebdo qui estime que lors de la clôture des assises de la 4ème conférence des gouverneurs des provinces, le président Déby a dispensé à la fois un cours de droit administratif et de finances publiques à ses légats. « C’est avant tout une occasion toute indiquée pour les chefs des circonscriptions administratives de renouveler leur serment d’allégeance à celui qui a la plénitude constitutionnelle de nommer et de démettre qui il veut de ces fonctions régaliennes », ajoute-t-il. Pour l’hebdomadaire, il s’agit des redites de Déby Itno.
« La Céni joue à l’équilibriste », constate Abba Garde qui rappelle que dans des échanges épistolaires, la commission nationale indépendante (Céni) et la présidence de la République ont affiché leurs divergences à propos du chronogramme électoral. « Alors que l’organe en charge des élections a indiqué que les législatives et communales, prévues de longue date, ne peuvent avoir lieu qu’en avril 2020 au plus tôt et novembre 2020 au plus tard, la présidence a intimé qu’il faut tenir ces scrutins à la fin de l’année 2019 ou au plus tard en janvier 2020 », précise le trimensuel qui relève que le choix de l’opérateur technique pour les opérations électorales serait l’un des points de discorde. « La complexité de la prestation de services relative à la mise à disposition d’un système biométrique de gestion d’un fichier électoral et de production de liste et cartes d’électeurs, nécessite une bonne maitrise du processus. En conséquence, un nombre réduit d’opérateurs pourrait être pré-qualifiés pour la soumission des offres à évaluer », rapporte Abba Garde qui estime le choix de Safran Morpho lors des présidentielles de 2016 a été décrié par l’opposition. « Premier trimestre 2020 ou ’’plus tard janvier 2020 ?’’ », s’interroge N’Djaména Hebdo qui rapporte les propos du président de la Ceni qui estime que, « cet horizon nous semble réaliste à la Céni et nous jouerons pleinement notre partition en vue de tenir le pari de la bonne organisation des élections souhaitées par toutes les parties prenantes au processus ». D’après l’hebdomadaire, la déclaration de Mahamat Kodi Bam ressemble à une réponse implicite au président de la République qui a rejeté les scenarii de la Commission électorale nationale indépendante et aux autres partis politiques de l’opposition qui crient haro sur le hold-up électoral en gestation. « Cependant au fond de la déclaration du président de la Céni, il n’y a presqu’aucune tractation entre le délai qu’il déclare et celui ordonné par le chef de l’Etat. Car le mois de janvier, délai de rigueur du président de la République fait partie du 1er trimestriel de 2020 annoncé par le président de la Céni comme un horizon réaliste à la tenue des élections », précise-t-il. Pour N’Djaména Hebdo, beaucoup reste à faire. « A ce jour, l’installation des démembrements provinciaux et départements de la Céni peine à atteindre la province du Tibesti, zone d’accès difficile à cause de la distance et de l’état d’urgence instauré à l’Est du pays », complète-t-il. « Législatives au Tchad : Dr Kodi s’impose », s’exclame L’Observateur qui précise que le président de la Céni a mis les choses au claires sur les débats contradictoires quant à l’organisation des élections et communales à venir. « Sous réserve de ces réaménagements à proposer au gouvernement de concert avec le Cndp des moyens d’action à bonne date pour éviter tout retard dans le mise en œuvre du chronogramme préétabli, nous rejetons l’horizon temporel réaliste pour l’organisation attendue des législatives au premier trimestre 2020 », rapporte l’hebdomadaire qui renchérit que depuis son installation, la Céni s’est pas inscrite dans un inquiétant immobilisme.
« Bientôt les grèves » prévient Le Pays qui précise que le divorce entre le Syndicat des enseignants du Tchad (Set) et le gouvernement est pour bientôt. « Nous avons mis trois ans jour pour jour sans obtenir des avancées significatives de la revendication que nous avons commencé ensemble avec la plateforme syndicale revendicative », relève le secrétaire général du bureau exécutif national du Set Blaise Ngartoïde sous le ton de la menace. « Nous donnons un mois au gouvernement pour rétablir les enseignants dans leur droits. A la fin du mois d’octobre, nous allons prononcer la séparation de corps pour attendre la divorce », martèle-t-il. « Le Set donne un délai de grâce d’un mois au gouvernement », renchérit N’Djamena Hebdo qui rapporte que, « fin octobre ! C’est l’ultime échéance qu’accordent les militants du syndicat des enseignants du Tchad (Set) au gouvernement pour restaurer tous leurs droits et avantages ». L’hebdomadaire remarque que bien habillés avec de visages rayonnants parce que c’est leur journée, les enseignants ont introduit leurs recommandations par une menace de rupture avec le gouvernement. « M. le ministre, n’amenez pas le syndicat des enseignants à prononcer le divorce. Le Set a toujours été un syndicat responsable et a toujours prôné le dialogue face au mutisme du gouvernement. Nous donnons un mois de grâce », rapporte-t-il. « Non satisfaction des revendications des enseignants : le Set sur le pied de guerre », relève Abba Garde qui précise que lassé par la non-prise en compte des revendications des enseignants par le gouvernement, le Set hausse le ton. « Les enseignants du secteur public en général et les enseignants en particulier vivent depuis bientôt quatre ans une précarité suite aux nombreuses mesures d’austérité. Lors de la célébration de la journée mondiale des enseignants, le secrétaire général national du Set a martelé que le Set accorde un mois de grâce au gouvernement pour répondre aux revendications des enseignants », ajoute-t-il. « Les enseignants sur le pied de guerre », renchérit L’Observateur qui constate que la tension est palpable au niveau de l’enseignement en général et au niveau des enseignants du secondaire et supérieur. « Dans leurs réclamations, les enseignants se disent fatigués de voir leurs indemnités restées impayées, de continuer à subir l’effet des 16 mesures et du gel des avantages liés aux salaires », complète-t-il. L’hebdomadaire rappelle que cela fait cela exactement trois ans que ces mesures d’austérité sont instaurées.
« Un prisonnier tué et plusieurs autres blessés entre Abéché et Mongo », lance Le Pays qui précise que 201 prisonniers en transfèrement d’Abéché pour la maison d’arrêt de Mongo le mercredi 09 octobre dernier ont tenté de s’évader. « Les forces de l’ordre ont ouvert le feu sur eux tuant un prisonnier et faisant une dizaine de blessés », précise votre hebdomadaire qui ajoute que les blessés sont admis à l’hôpital de Mongo pour recevoir des soins appropriés. « A défaut de fourgonnettes, ces prisonniers étaient transportés dans des véhicules militaires, ce qui a facilité leur tentative d’évasion », révèle-t-il. « 30 détenus s’évadent pendant leur transfèrement vers Mongo », renchérit Le Progrès qui informe que ces prisonniers ont unanimement décidé de sauter des camions porteurs de l’Armée nationale tchadienne qui les portaient d’Abéché, dans la nuit du mardi 8 au mercredi 9 octobre dernier. « Sur les 201 détenus qui devraient être acheminés à Mongo, seulement 181 ont été rattrapés », note le quotidien qui précise qu’un prisonnier aurait trouvé la mort par balle pendant l’évasion. « Ces détenus ont manifesté le lundi 7 octobre à la maison d’arrêt d’Abéché contre leurs conditions de détention très précaires, les marchandages sur leurs visites familiales et la lourdeur dans l’enrôlement de leurs dossiers. « La tentative d’évasion a causé trois morts et dix-neuf blessés. Le mobile principal de leur mouvement, selon les autorités judiciaires locales est le surpeuplement », ajoute Le Progrès.
Stanyslas Asnan