Depuis le 10 octobre dernier, une centaine de jeunes participent à la 1ère édition du camp agro-écologique des jeunes, dénommé ’’ Aya boot Camp’’ à Mabrio-Bardé à une trentaine de kilomètres à la sortie Est de N’Djaména. Une formation qui va durer une semaine.
Ils sont au total 100 jeunes, issus du monde professionnel, des divers universités et instituts, de N’Djaména mais aussi d’ailleurs à suivre une formation en technique d’obtention de composte, sur le choix du sol et de semence. D’après la présidente d’Aya-Tchad, DagoYacoub née Fatimé Souckar Terab l’objectif de cette formation est de faire sortir ces jeunes de leur zone de confort et de les amener à vivre les difficultés du terrain. « Il est temps pour nous, jeunes tchadiens de descendre sur le terrain et arrêter de rester dans les salles de formation climatisées et prétendre faire de l’agriculture. Nous aimerons qu’ils comprennent que chaque jour, des jeunes comme eux, mais surtout des femmes avec des enfants en main, se battent bec et ongle pour travailler la terre ».
L’organisation s’engage à appuyer techniquement tous les participants de cette 1ère édition de Boot Camp’’. « Ces jeunes seront divisés entre dix et douze groupes. Nous allons mettre à leur disposition 45 hectares pour leur permettre de spécialiser soit en para-agri, en élevage, en compostage, en maraichage », précise la présidente de Aya Tchad, qui informe ces jeunes seront suivis par son association pendant un an. « Nous allons les suivre sur le terrain. Et donc, ces jeunes ont seulement le terrain mais l’appui technique de l’association. Le seul hic réside au niveau de l’appui financier que nous allons ensemble, chercher tout au long de l’année », ajoute-t-elle.
D’après la présidente, la vision d’Aya-Tchad est de placer ces jeunes sur toute la chaine de valeurs. « Je suis un enfant d’un paysan. Pendant mes vacances l’année dernière à Ngoura (Hadjer-Lamis), j’ai constaté que la récolte de mes parents était insignifiante en raison de l’infertilité du sol. Je voudrais apprendre des techniques de fertilisation du sol en vue d’aider ma famille. Je compte faire carrière dans ce domaine », mentionne l’un des participants ABoubakar Saleh Abdelkérim, étudiant en administration générale des affaires. « Parallèlement à ce que je fais, j’aime l’agriculture, étant moi-même fille d’un agriculteur. J’ai un projet sur la transformation des produits agricoles notamment le manioc et le sésame. Et je souhaite avoir des connaissances approfondies dans ce domaine et je ne suis pas déçu », renchérit Sylvie Pidimbaye, une décoratrice, professionnelle de banque de formation.
Comme la plupart de ces jeunes, elle appelle aux bonnes volontés mais surtout de l’Etat tchadien à les soutenir afin de réaliser leurs rêves. Et ce, pour un Tchad sans faim projettent les agri-preneurs.
Stanyslas Asnan