Lors d’un point de presse ce jeudi 10 octobre 2019, le président des Transformateurs Dr Masra Succès s’indigne de la persécution des membres de son parti et appelle au rétablissement du directeur de la télévision nationale Hassan Guedallah Mahamat dans ses fonctions.
C’est un Dr Succès Masra touché mais déterminé qui s’est présenté devant la presse jeudi après-midi pour dénoncer la persécution des membres de son parti et des journalistes. « Le pouvoir finissant de notre pays a voulu sacrifier un professionnel qui n’a fait que faire son travail de permettre la diversité des opinions de s’exprimer. Pour avoir autorisé, après débat en conférence de rédaction, la première diffusion d’une minute, consacrée aux Transformateurs, le directeur de la télévision nationale Hassan Guedallah Mahamat a été suspendu de ses fonctions », s’indigne le président des Transformateurs qui rappelle que c’est une première dans l’histoire de notre pays qu’un tel fait se produit dans le pays. « De mémoire des Tchadiens, jamais on n’a sacrifié un directeur pour avoir permis à la pluralité des opinions. Je suis ici pour dire à Mr Hassan Guedallah Mahamat et à ceux qui sont persécutés à cause de ce nom que la transformation du pays n’est pas loin et qu’ensembles, nous allons, avec ces cicatrices, arriver à cette terre promise du progrès et de la transformation de notre pays », précise-t-il.
« Je veux dire à Marcel Danbé et son petit frère qui ont été violentés et blessés par les forces de sécurité le jour de présentation des 20/20, les propositions des transformateurs, à Marrah Pabamé qui a été suspendu pour avoir traité et soumis en bonne règle la demande de publication de l’officialisation des Transformateurs au journal officiel de la République, à Zenab, Ahidjo, Allatoyngar, Eugène, Ronel et Armand, blessés parce ce que distribuant les drapeaux de notre pays et à tous ceux qui ont été comme nous-mêmes blessés pour avoir exercé notre droit légitime de regroupement politique que la marche de la transformation est irréversible et nous y arriverons », martèle-t-il.
Il assure qu’après trois décennies de promesse de liberté, les Tchadiens ne peuvent toujours s’exprimer librement. « Sommes-nous dans un pays qu’on a promis comme démocratique il y a 30 ans ou sommes-nous dans un pays qui a les mêmes méthodes des pires dictatures que nous avons toujours connus ? Quelle est la différence entre la télévision nationale d’aujourd’hui et celle de la propagande d’hier », s’interroge Dr Succès qui relève « qu’hier c’était autour d’un parti unique et d’une personne. Aujourd’hui c’est en plus d’un parti, d’une personne, une fondation privée financée sur ressources publiques. Voilà ce qu’on a vendu aux Tchadiens comme la liberté, liberté de diversité d’opinions, liberté d’association et regroupements etc ».
Les Transformateurs, persiste et signe, leur président, « ne vont pas reculer. Nous demandons à la société tchadienne de ne pas reculer face à l’arbitraire et la terreur. Si on dit que parler des Transformateurs sur la chaîne nationale est interdit, bientôt ce sera interdit de parler de la transformation de l’école, du système de santé, de justice, des conditions d’accès à un emploi décent, à un toit décent, à l’eau potable, à l’électricité. Oui bientôt, ce sera interdit de parler du mérite et de la diversité et du dialogue. Nous avons dit, que celui qui ne veut pas de la transformation de notre pays nous jette la première pierre. Ils le font. Ils nous jettent la première pierre à la première minute où on apparait sur les médias publics parce qu’ils ne veulent pas voir ce pays transformé », déplore-t-il.
Le président des Transformateurs interpelle la Haute autorité des médias (Hama) vis-vis de ses responsabilités et demande le rétablissement du directeur de la Télé Tchad, dans ses fonctions. « Car à vouloir chasser et suspendre tous ceux qui traitent de façon équitable les Transformateurs, le pouvoir actuel sait qu’il se retrouvera seul, car finalement dans ce Tchad d’aujourd’hui, qu’est-ce qui ne mérite pas d’être transformé ? Quel secteur ne mérite pas la transformation », s’interroge-t-il ?
Stanyslas Asnan