Lors d’un point de presse fait ce vendredi 04 octobre 2019, le conseil municipal de la mairie de Moundou dénonce une gestion calamiteuse du maire Nérolel Ndoukolé et lui propose une démission pour une sortie honorable.
Cette sortie médiatique est un véritable réquisitoire contre le maire de Moundou à qui le conseil impute des « dérives autoritaires » et une gestion « extraordinairement calamiteuse des ressources de la mairie ».
Pour ces élus, l’autoritarisme de Nérolel Ndoukolé se caractérise par un refus de collaboration avec ses adjoints et un mépris ostentatoire du conseil municipal qui l’a pourtant hissé à la tête de la commune. Le conseil impute au maire la responsabilité de la crise financière de la commune, liée « à la dissimulation des recettes, leur détournement et la mauvaise utilisation répétée des ressources ». Les conseillers citent en exemple, le détournement 20 000 000 F. cfa sur 80 000 000 F. cfa issus d’un contrat d’affermage avec le groupe Ytou, l’opacité dans la gestion de la somme de 250 000 000 F.cfa de subvention alloués à la commune par l’Etat, mais aussi un flou artistique autour de la gestion du parc automobile de Belaba où « le maire brandit habituellement une recette annuelle de 1 517 000 F.cfa alors que la commission de supervision composée des conseillers mise en place a, en deux semaines mobilisé une recette de 1 000 000 F.cfa »
Outre ces cas de détournements, le conseil décrie des dépenses exorbitantes du maire. Celui-ci a mobilisé « 18 000 000 F.cfa pour un voyage infructueux en France et au Canada sous prétexte de prendre part à la conférence des maires francophones », relève le conseil qui poursuit que Ndoukolé s’est permis le luxe d’utiliser « 30 000 000 F.cfa sur fonds propre de la mairie pour se doter d’un ensemble solaire ».
Au-delà de ça, les conseillers pointent du doigt l’égoïste du maire et son népotisme dans les recrutements. Dans l’aménagement de la voirie urbaine, « le maire s’est contenté d’aménager solidement et uniquement le tronçon qui mène chez lui et ceux de son frère cadet », décrient les élus. Dans les nominations du maire, le cas qui a défrayé la chronique selon le conseil, c’est celle du secrétaire général. Celui-ci, un agent de catégorie B, est hissé à ce poste sans l’aval du conseil, en violation du décret 1645/PR/PM/2002 fixant les attributions des secrétaires généraux des communes, qui dispose que « le secrétaire général est nommé par le maire après avis du conseil municipal parmi les agents de la catégorie A », note le conseil.
Pour les élus, ces agissements du maire ne sont pas de nature à promouvoir la bonne gouvernance et garantir la gestion transparence des ressources de la commune pour impulser son développement. Par conséquent, ils lui proposent « la démission pour une sortie de crise » auquel cas, ils useront de tous les moyens légaux pour le destituer.
Ngaralbaye Mickaël