Politique

La Ctddh dénonce des violations massives des droits de l’homme dans les provinces sous état d’urgence

La Ctddh dénonce des violations massives des droits de l’homme dans les provinces sous état d’urgence 1

La Convention Tchadienne de Défense des Droits de l’Homme (CTDDH) informe dans un communiqué de presse rendu public ce lundi 30 septembre 2019, l’opinion nationale et internationale que les conséquences de l’état d’urgence décrété par le Président Idriss Deby à l’est et au nord du pays continuent à peser lourdement sur les citoyens habitant les villages concernés par cette situation d’exception.

Dans ce document, la Ctddh relève que « des rapports alarmants de nos points focaux et correspondants dans la région étayée par des appels téléphoniques des villageois eux-mêmes, souvent confirmés par certains militaires issus des rangs même des auteurs des exactions appuyées par des images font état d’une recrudescence grave des violations des droits de l’homme à l’est du pays ». Ces violations qui se manifestent selon l’Ong des droits de l’homme, par des bastonnades, des tortures les plus inhumaines, des pillages de biens des villageois et des confiscations massives des motos surtout celles en bon état, s’explique par « le zèle des forces de l’ordre à vouloir produire coûte que coûte des résultats en vue de l’arrivée prochaine d’IDRISS Deby dans la région ».

Dans la matinée du vendredi 27 Septembre 2019, des militaires ont investi le village de Marchoud situé à 33 kilomètres d’Abeché où « ils arrêtent une trentaine de villageois à qui ils passent brutalement des menottes ; ils se saisissent du chef de village Abdassadikh Adam Nour, lui enlèvent les menottes et après l’avoir ligoté les mains derrière le dos, lui couvrent la tête avec un sac plastique contenant du piment », note le communiqué  qui relève que c’est seulement à ce moment que la question de posséder ou non des armes lui est posé. « Pendant ce temps, les autres villageois sont forcés par les militaires à rester au soleil et surtout à se tenir le visage face aux rayons solaires », poursuit le document qui précise que Ceux qui osent détourner le regard sont aussitôt passés à tabac à coup de crosse et piétinés sans ménagement. Ceux-ci ont subi ce supplice de « 8 heures du matin à 17 heures », ce qui les a privés de la prière du vendredi.

L’organisation mentionne que des sources concordantes font état de « viols de femmes mariées qui, pour des raisons évidentes refusent de parler », et des tentatives de viol dans la nuit du vendredi au samedi sur les personnes de Noura IBRAHIM et de Souad Moustapha Ishakh, deux femmes mariées qui n’ont trouvé leur salut que grâce à leurs voisines qui en relayant les cris des victimes ont fait fuir les militaires violeurs.

La Ctddh lance un appel aux organisations internationales défendant les droits de l’homme à s’investir pour faire cesser le calvaire vécu par les villageois à l’est et au nord du pays à cause de l’état d’urgence et demande au gouvernement de faire accompagner les militaires chargés des fouilles par les représentants des organisations de défense des droits de l’Homme.