Après son premier recueil de poèmes ’’ Sur les cendres de l’Amour’’ en mars 2017, Andakeizou Vadandy Simon a présenté ce samedi 14 septembre 2019 au Céfod son 2ème recueil intitulé ’’La légende des apatrides’’ qui pose la question de la République et de l’Etat.
« J’écris pour être témoigne de la vérité, me servant des mots à la couleur corrosive, des mots revêtus de l’humour caustique. C’est là, dans toute sa plénitude, mon identité. Je ne revendique point la noble vocation d’enseigner la vérité mais je la sers avec passion et en toute conscience », c’est en ces termes que l’auteur commence la présentation de ce recueil de 119 pages, paru aux Editions Edilivre.
Constitué de 44 poèmes conçus d’après le chroniqueur littéraire et écrivain Mbernodji Sosthène, en vers libres et irréguliers, rimés mais aux longueurs inégales. « La classification des textes obéi à la progression de la pensée de l’auteur », précise l’ancien président de l’Association des écrivains et auteurs du Tchad (Aseat).
Ce recueil de poèmes est bâti autour de cinq (5) mouvements, notamment le ’’Mythe des temps et de saisons’’, qui interroge le temps, l’homme et son rapport avec la nature, cette nature qui fait écho aux tourments actuels, ’’Elégiaques’’ qui plonge l’auteur dans les souvenirs nostalgiques ou mélancoliques, ’’Apatride’’ qui constitue le nœud du texte, ’’Cercles d’enfers’’, pour rendre hommage à la femme, ’’Epistolaires’’ ou des souvenirs d’amour pour rendre hommage à ses deux enfants.
Pour Andakeizou Vadandy Simon, lire ’’La légende des apatrides’’ relève de l’urgence absolue, car, clame-t-il, « c’est la poésie au cœur de l’actualité ». « Beaucoup ne le savent peut-être pas, la poésie a toujours été au cœur de l’action, à l’avant-garde du combat pour la liberté. Ainsi, les poèmes qui fleurissent les pages de ce recueil portent en eux-mêmes de fortes doses de charges émotionnelles, par une écriture que j’ai voulue alerte, engagée, combative voire agressive », note l’auteur qui se dit combattant de la justice. « ’’La légende des apatrides’’ sonne comme un véritable cri de cœur contre l’injustice, une voix qui détonne et à laquelle l’on ne saurait rester insensible », ajoute-t-il. Paraphrasant Albert Camus qui disait « ne pas bien nommer les mots, c’est ajouter à leur malheur », Andakeizou Vadandy Simon rajoute que « bien nommer les choses et les êtres, c’est les rendre à l’existence réelle, les couronner de noblesse et de gloire dignes de leur Créateur ». D’après l’auteur, c’est cette problématique qui s’impose à l’écrivain africain. « Cela sonne comme un défi, car il a l’obligation d’assumer en permanence cette dualité identitaire. Quand on écrit de l’intérieur, on ne peut échapper aux réalités vivantes de nos concitoyennes. Une fois cela dit, vous comprendrez plus aisément la colère qui parcourt en écho cette œuvre poétique », relève-t-il.
Agé de 60 ans et père de deux enfants, Andakeizou Vadandy Simon a occupé plusieurs postes de responsabilités notamment greffier aux chambres administratives et financières, civiles et coutumières de la cour d’Appel de N’Djaména, inspecteur des services judiciaires et pénitentiaires. Chevalier de l’ordre du mérite civique du Tchad en 2003, il est aussi formateur en pratique de greffes.
Stanyslas Asnan