A la Une des journaux tchadiens, l’impasse sécuritaire dans l’Est du pays, la fermeture des établissements scolaires privés et d’enseignement supérieur et les éliminatoires de la coupe du monde de football 2022.
« Etat d’urgence dans le Ouaddaï, le Sila et le Tibesti : l’arbre qui cache la forêt », écrit Le Visionnaire qui signale des arrestations systématiques des suspects d’entrave à l’ordre public. « Le chef de l’Etat en personne a donné son aval aux forces de défense et de sécurité de gazer toute personne qui tenterait de résister à ces mesures prises. Alors que certaines victimes des affrontements meurtriers entre les communautés qui sont encore sous le choc », complète-t-il. Selon l’hebdomadaire, les entrées et les sorties dans ces trois provinces sont systématiquement filtrées depuis l’instauration de l’état d’urgence. « On apprend des sources bien informées, que lors des couvres feu, par des interventions disproportionnées et sanglantes, les populations locales envoient des vertes », note Le Visionnaire. « Le Tchad à feu et à sang », s’indigne N’Djaména Hebdo qui relève que les provinces du Ouaddaï et du Sila sont noyées dans un terrible bain de sang et des pertes matérielles. En termes de bilan, insiste l’hebdomadaire, le rapport de mission des Association des droits de l’homme relève l’état de bestialité dans lequel les communautés tchadiennes desdites provinces font montre. « Dans la province de Sila, ce sont des problèmes liés à la propriété des terres qui sont à l’origine des affrontements entre deux communautés : Mouro et les Dadjo. Bilan : 109 morts. Et dans la province du Ouaddaï, les causes des affrontements sont les récurrents conflits agriculteurs-éleveurs. 10 villages attaqués et incendiés. 110 morts et une femme disparue. 58 blessés. 343 chevaux, 1073 moutons et chèvres tués ou disparus. 122 jardins détruits, 150 arbres coupés, 3 moulins détruits et 30 motos confisquées par les gendarmes », rapporte-t-il. N’Djaména Hebdo ajoute que les forces de sécurité déployées pour assurer l’état d’urgence et procéder à des fouilles d’armes se livrent à des exactions entrainant de très graves violations des droits de l’homme. « Au moment des fouilles des cases, des villageois qui sont tenus loin de leurs habitations et interdits d’y entrer sous le prétexte de chercher des armes, les force de l’ordre se livrent à des pillages systématiques des biens des villageois : argent, bijoux, or, montres, téléphones portables ainsi que tous les autres bien précieux y compris les motos stationnées à l’intérieur des habitations. Tous les villageois ayant constaté les pertes de leurs biens après les fouilles et qui osent les réclamer sont systématiquement accusés d’avoir caché des armes et emprisonnés, certains conduits à la prison de Koro Toro », informe-t-il.
« Résolution des conflits intercommunautaires au Tchad : la politique du deux poids deux mesures », s’exclame L’Observateur qui constate que les instigateurs d’actes macabres ne sont jamais inquiétés, car ils tirent profit de cette situation. « Les thuriféraires qui gravitent autour de la galaxie Mps rejettent les faits selon lesquels, ces conflits sont entretenus par des autorités de l’administration territoriale civile et militaire. Et pourtant, le chef de l’Etat Idriss Déby Itno l’avait avoué au cours d’un de ses déplacements dans les régions du Logone occidental et Logone oriental, il y a quelques années », note L’Observateur qui parle des affrontements souvent préparés. « Le gendarme qui n’assure pas chez lui », commente désabusé N’Djaména Hebdo pour fustiger l’incapacité du régime Mps qui se fait gendarme de l’Afrique mais qui peine à assurer la sécurité de la population tchadienne. « Le président s’est précipité à instaurer l’état d’urgence dans les provinces du Ouaddaï et du Sila, en proie à des sanglants conflits intercommunautaires ainsi que dans le Tibesti. Il s’est empressé pour faire infliger, par une cour criminelle spéciale, des peines d’emprisonnement allant de 10 à 20 ans, plus de 240 rescapés de la colonne rebelle de Timan Erdimi qui avait tenté une incursion dans l’Ennedi Est », précise l’hebdomadaire qui ajoute : « le maître de N’Djaména croit faire peur mais tout cela montre la fragilité de son armée ». Pour enfoncer le clou, N’Djaména Hebdo pointe la mise à l’écart du gendarme au sommet du G5 Sahel. « ’’Le gendarme du sahel’’ a été royalement oublié, zappé. Le soldat Déby en a pris ombrage. Sous prétexte d’aller surveiller les frontières nord-est, il se cache à Amdjarass pour éviter de rencontrer certains émissaires qui seraient mal fondés de lui demander surement ‘’’comment se fait que vous n’avez pas été invité au G7, M. le gendarme du Sahel’’ », ajoute-t-il.
« Le palais de Djaatnié : à César ce qui est à César », s’exclame L’Observateur qui précise que l’actuel Palais de Djaatnié est la résidence familiale de sa Majesté Mahamat Ourada (celui des sultans Abbassides a son siège au quartier Tata). « C’est les forces des rapines coloniales françaises qui ont pillé le palais pendant l’occupation d’Abéché le 02 juin 1909. Il s’agit d’un somptueux joyau construit par des ingénieurs Tripolitains et Egyptiens. Le Sultan Mahamat Ourada II étant révoqué illégalement et arbitrairement de son domicile avec toute sa famille et sa cour », clarifie l’hebdomadaire qui estime que la IVème République doit dédommager cette famille victime selon lui, d’un déni de justice. « Sultanat du Ouaddaï : la défiance continue », note Le Pays qui annonce que « le 1er septembre dernier, un impressionnant cortège comprenant le gouverneur de la province du Ouaddaï Ramadan Erdoudou et le nouveau sultan Chérif Abdelhadi Mahdi arrive au sultanat où il est accueilli par des cris et quelques jets de pierres. Les force de l’ordre de l’escorte tirent en l’air provocant la débandade. Le cortège s’introduit dans la cour du Sultanat où réside toujours la famille du sultan déchu. Le nouveau sultan tient un discours puis le cortège repart », ajoute votre hebdomadaire qui informe que depuis sa nomination par un décret du chef de l’Etat, le nouveau sultan Chérif Abdelhadi Mahdi est contesté par une partie de la population et la famille de son prédécesseur refuse de lui céder le palais qu’elle occupe depuis des décennies indiquant qu’il n’est pas de sa lignée.
Fermeture des établissements scolaires privés et d’enseignement supérieur
« 167 établissements scolaires illégaux fermés », annonce N’Djaména Hebdo qui précise que les résultats de la mission de la direction de l’enseignement privé, chargée de contrôler et de recenser des établissements scolaires privés conventionnels et laïcs de N’Djaména font état de 167 établissements illégaux. « Sur les 1025 établissements scolaires recensés, 669 sont réglementaires, 26 sont autorisés à fonctionner mais ne respectent pas les normes, 140 fonctionnent sans que leurs dossiers en instance n’aient eu d’agrément et 167 en activité sont dans l’illégalité la plus totale », relève l’hebdomadaire qui rappelle qu’au total, la mission se résout à fermer pour l’année scolaire en vue les 167 établissements scolaires privés. « Etant entendu qu’au Tchad, de forts lobbies vont se mettre en branle, aux parents de bien se renseigner avant d’inscrire leurs rejetons », alerte N’Djaména Hebdo. « 167 établissements scolaires irréguliers fermés », renchérit Le Progrès qui précise cette fermeture entre dans le cadre de la règlementation du système éducatif à N’Djaména. « Pendant que des responsables d’établissements scolaires privés, primaires et secondaires pompent des communiqués radiodiffusés appelant les parents d’élèves à inscrire ou réinscrire leurs enfants, une mission du ministère de l’éducation nationale effectuée du 15 novembre 2018 au 3 juin 2019 à N’Djaména conclut que sur un total de 1025, 167 établissements scolaires privés et laïcs de la capitale fonctionnent dans l’irrégularité absolue », remarque le quotidien qui informe que ces établissements d’aucun document d’autorisation, ni d’un dossier en instance. « La mission relève que 26 autres établissements d’enseignement, bien qu’autorisés à fonctionner ne respectent aucune norme », ajoute Le Progrès.
« 19 instituts privés fermés pour l’année académique 2019-2020 », lance Le Visionnaire qui rappelle cette décision intervient à la suite de la publication du rapport de la mission d’inspection 2019 des établissements privés d’enseignement supérieur sur l’ensemble du territoire national. « Les 19 établissements de l’enseignement supérieur répertoriés sont définitivement fermés pour les motifs suivent : cessation d’activités, insuffisance et/ou inexistence des infrastructures et équipements pédagogiques, absence totale du corps enseignant permanent, non-respect des textes réglementaires, faux et usage de faux », révèle-t-il. L’hebdomadaire constate des pratiques frauduleuses. « Bien que les institutions universitaires publiques ne puissent absorber tous les bacheliers, le ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation lève le coin du voile sur le faux, longtemps entretenu par ces vendeurs d’illusion et autres entrepreneurs sociaux », ajoute-t-il. « Le réveil tardif de la tutelle », martèle Abba Garde qui précise que la moitié des établissements n’auraient pas dû voir le jour en raison des conditions non-remplies. « Dans les faits, l’agrément est délivré par le ministère après avis de la commission nationale pour l’enseignement supérieur privé. Et ce sont les mêmes qui viennent remettre en question leurs actes », regrette le trimensuel qui trouve aberrant cette manière de faire. « Dans sa légèreté, le ministère de l’enseignement supérieur, censé contrôler annuellement les institutions d’enseignement privé supérieur ne sait pas se soucier de leur autorisation en laissant bon nombre durant les années rien qu’avec l’agrément », insiste-t-il.
Eliminatoire de la coupe du monde de football 2020 au Qatar
« Trégoat seul ne suffit pas », titre l’éditorialiste du journal Le Pays qui assure que « La renaissance du football tchadien voire du sport demande plus qu’un changement d’entraîneur qui reste une situation conjoncturelle ». Il faut bien plus. « Le ministère des sports doit saisir l’opportunité du vent favorable pour solliciter de la Fifa l’instauration d’un comité de normalisation d’où pourrait venir le salut du sport roi. Qu’on parvienne à expliquer à quoi ont servi les dizaines de milliers de dollars de la Fifa destinés au développement et à la formation », suggère-t-il. En plus, renchérit Le Pays a qui accordé le nouveau sélectionneur des Sao a accordé une interview, « il faudra fluidifier le mécanisme de financement du sport instauré par la loi des finances. Que les 10 francs prélevés par les compagnies de téléphonie mobile arrivent à destination. Que l’Etat consente à céder certaines taxes aux entreprises qui soutiennent le sport », ajoute-t-il. « Le Tchad aligne sa meilleure attaque », Le Visionnaire qui classe un trio composé de Ngar Ezéchiel, Ninga Casimir et Marius Moandilmadji. « Quelles sont les chances des Sao », s’interroge l’hebdomadaire. « Avantage, le domicile aidant et l’équipe soudanaise avec la crise que son pays traverse serait certainement en position de faiblesse », relève l’hebdomadaire qui estime que les Sao ont leur mot à dire. Hélas, le résultat fut tout autre.
Stanyslas Asnan