La paix, construisons-la
Au lendemain des élections présidentielles marquées par les tensions politiques et sociales sans précédent, nombre d’observateurs craignaient une violence postélectorale surtout que l’opposition, droite dans sa botte, a décidé de contester la réélection du Président Idriss Déby.
La société civile au nom de la justice sociale, de la bonne gouvernance et l’alternance réclame l’instauration d’une vraie démocratie au Tchad. Des voix se sont levées pour appeler à la cohabitation pacifique et à la paix. Ceci pour éviter que le Tchad ne retombe dans les conflits ou guerre civile qui ont marqué pendant longtemps son histoire. Mais la classe politique est divisée sur le sujet. Entretemps, on assiste à un regain d’insécurité provoqué par ceux dont incombe la charge de la combattre. Elle se caractérise par les menaces, les intimidations et les arrestations rendant difficiles la paix, le dialogue, la cohésion sociale, pourtant, indispensables pour la vie en communauté, gage du développement.
Dès lors que les citoyens se sentent en insécurité et quand l’Etat est incapable de les protéger chacun cherche à se défendre. L’exemple le plus patent est celui de Moundou. Lorsque les autorités de cette ville ont instruit la gendarmerie de récupérer toutes les armes attribuées à la mairie depuis 1962. Cette situation n’a fait que cristalliser les tensions dans cette ville où la cohabitation pacifique a déjà été mise à mal plus d’une fois. La mairie est appelée à sécuriser sa circonscription malheureusement ce n’est pas le cas. Cette situation inquiète la population qui subit un regain d’insécurité puisque n’ayant de quoi à assurer sa sécurité.
En dépit de nombreux appels au dialogue et à la paix, la population est confrontée quotidiennement à l’insécurité quand bien même le Président Déby a tenu à apporter sa voix au chapitre lors de son discours d’investiture afin d’éviter des conflits sur notre sol. C’est ainsi que les organisations nationales et internationales tiennent des ateliers, des séminaires, des colloques pour sensibiliser la population à la culture citoyenne, l’amour et le patriotisme, la paix, le dialogue et la justice. Pour preuve, le Corps panafricain des observateurs électoraux (CPOE) en date du 20 août, avait organisé un atelier en faveur des journalises pour la consolidation de la paix et du dialogue au Tchad. L’implication de toutes les catégories socioprofessionnelles pourraient faire changer la donne. Malgré cette volonté, certaines autorités tirent les draps vers le bas en utilisant des manœuvres tendant à envenimer la situation. Il serait de ce fait assez difficile de réunir tous les acteurs pour asseoir une véritable cohésion sociale au bénéfice d’un Tchad sans conflit et où règne la paix si les autorités ne se débarrassent de leur carcan et leur fantasme. Il serait très difficile que le Tchad parvienne à construire une paix solide, un véritable dialogue et une parfaite cohésion sociale dont les actions seront bénéfiques à la nation tchadienne. C’est en cela que nous pouvons construire notre pays si nous sommes réellement animés d’une intention de développer le pays. La paix est un comportement a dit l’autre. L’arrogance et la violence suscitent le contraire…
La Rédaction