Déli Sainzoumi Nestor a présenté et dédicacé son recueil de récits : « Empreinte des saigneurs » ce lundi 12 août 2019 au centre Don Bosco. Ce livre de 68 pages, publié aux Editions Ifrikiya est un corpus de cinq nouvelles.
L’auteur explique le mot évocateur, « saigneur » comme étant celui qui mène les autres à l’abattoir. Dans le vécu quotidien, le saigneur, c’est celui qui fait obstacle à l’épanouissement des autres ; c’est le fraudeur qui met à mal les finances publiques ; c’est celui-là qui détourne les vivres destinés au refugiés ; c’est celui-là qui bouffe l’argent alloué pour la construction ou l’équipement d’une école ou d’un hôpital. Le saigneur, c’est celui-là qui gâche l’avenir de la jeune fille en l’enceintant, c’est celui qui torture à mort des prévenus dans les commissariats de police. Bref, le saigneur c’est l’incarnation du mal. Ce recueil de nouvelles, met le lecteur en face des crises de notre époque qui sont : la soif du pouvoir, la perte de la valeur humaine, le dérèglement éthique, etc.
Selon Sainzoumi, le livre se veut être une matière à réflexion autour des maux qui minent le vivre ensemble dans la société humaine. « Nous avons opté pour ce genre littéraire parce que la nouvelle a une efficacité, elle apparait comme une arme particulièrement bien adaptée au combat politique et social », justifie-t-il. L’auteur estime que les histoires racontées dans son livre peuvent pousser à la réflexion, surtout sur la problématique de la sécurité des personnes et de leurs biens. Les récits de ce recueil de nouvelles s’inspirent abondamment des événements tragiques qui constituent le lot quotidien des hommes d’ici et d’ailleurs. « Nous avons voulu montrer à travers ces histoires, comment les régimes au pouvoir font subir à l’homme le mal et l’injustice. D’où le titre l’Empreinte des saigneurs », explique Déli. Le recueil s’ouvre par une arrestation arbitraire et se termine par une séquestration et un appel à la justice internationale. C’est pour montrer la gravité de la situation actuelle et interpeler chacun à travailler pour le changement. « En l’écrivant sous la forme de fiction, nous avons estimés que l’expérience de chacun pourra enrichir sa lecture ; car en lisant l’un ou l’autre texte, on peut y voir en filigrane un voisin, un parent, un ami, etc. », invite-t-il. Nestor poursuit que la lecture de ces récits peut permettre aux lecteurs d’avoir un autre regard sur les bourreaux, non pas pour leur en vouloir davantage, mais pour leur faire comprendre qu’en chaque homme il y a la potentialité du mal. L’événement autour duquel s’est bâti ces récits, c’est le meurtre, comme une situation qui dérange le quotidien. « Nous avons voulu des actions tragiques pour provoquer l’émotion et l’indignation. Il revient à chaque lecteur d’éveiller sa conscience pour décrypter le message. Car, c’est à dessein que nous avons adopté le genre fiction pour porter le cri d’un peuple meurtri », dit l’auteur.
Ce livre est le deuxième après « penser la prise d’otage contre rançon » paru en 2017, il se vend à 3500f.
Guidjindandi Djono