En prélude à la célébration du 59ème anniversaire de l’accession du Tchad à la souveraineté internationale, le président du parti Les Transformateurs, Dr Succès Masra a fait une déclaration ce samedi 10 août au siège dudit parti.
« C’est un privilège pour moi de m’adresser à vous en mon nom et au nom de tous les Transformateurs en ce jour du 11 Août 2019 pour parler de l’État de notre Nation, mais surtout pour parler d’avenir, pour parler d’espoir, de ce que nous avons tous en commun de plus grand : notre pays, le Tchad », a indiqué Dr Succès Masra dans sa déclaration liminaire. Selon le président des Transformateurs, depuis de nombreuses années, il est de tradition, de célébrer, à la date du 11 août, la commémoration de la proclamation de l’indépendance faite en 1960. Un moment pour reconnaitre notre destin, notre Maktub qui a voulu que nous soyons Tchadiens pour ce territoire de 1 284 000 km2.
«Pour les uns, ce 11 août 1960 de proclamation de l’indépendance s’inscrivait dans
un vent hasardeux, le vent des indépendances données. Pour les autres, l’indépendance n’est pas un évènement mais une conquête permanente, encore à perfectionner au gré des défis d’aujourd’hui et d’avenir. Étaient-on prêt
pour cette indépendance? La question ne se pose pas ou du moins si elle se posait, elle est secondaire, car la liberté aujourd’hui vaut toujours mieux que la liberté de demain. Et l’on sait qu’une journée de liberté, même symbolique, vaut mieux qu’une journée de plus sans la liberté», déclare-t-il.
Pour Dr Succès Masra, la liberté d’un pays s’arrache et se construit par le peuple c’est pourquoi depuis bientôt 30 ans de l’ère dite démocratique, tous les Tchadiens savent qu’une liberté promise par quelqu’un, fut-elle par le plus vertueux des hommes, n’est jamais une vraie liberté. Car, explique-t-il, la véritable liberté, s’arrache, se construit par le peuple, un peuple qui doit avoir pleine conscience de sa force et son destin et se sentir copropriétaire de son pays. «Si les pères fondateurs de notre pays n’ont pas su modeler une République terre d’opportunités et de justice pour tous, reconnaissons qu’ils ont fait ce qu’ils pouvaient avec leurs forces et leurs faiblesses. On ne jette pas l’anathème sur son père, même s’il n’a pas été efficace pour bâtir une nation de justice et d’égalité pour tous», rappele Dr Succès Masra. Le président des transformateurs de tracer le besoin du peuple qui est celui de voir l’avenir du Tchad à une autre dimension meilleure que de refaire l’histoire et des promesses non tenues 29 ans après. « Ce qui nous intéresse ce n’est pas de refaire l’histoire mais de nous projeter vers notre avenir, de parler de «Moustakbalna», informe-t-il.
Il indique par ailleurs que ce dimanche 11 août a un goût particulier pour les musulmans du Tchad qui s’apprêtent à fêter l’Aïd al Adha, la fête du Tabaski et aussi un jour particulier pour les chrétiens en ce dimanche et finalement pour les non croyants qui peuvent aussi se joindre à la commémoration républicaine. « Comme si la nature, Dieu ou Allah pour les uns et les autres, nous rappelait en ce dimanche particulier que notre destin, notre Maktub est commun dans ce pays. Alors soyons au chevet de ce pays dont nous sommes et devons-nous sentir tous copropriétaires », a-t-il martelé. Il rappelle qu’environ 4 millions des Tchadiens, victimes de famine, n’ont rien à mettre sous la dent pendant cette période de soudure et de « chari tamanié », de «naïn mébiri ndoul», ce fameux mois d’août. «Comment le Tchad notre pays, berceau de l’humanité peut demeurer berceau de la précarité, abandonnant des millions de ses enfants dans l’inhumanité la plus totale», s’est interrogé Dr Succès Masra avant de conclure que les Sao et Toumaï doivent se retourner dans leur tombe car la faim qui défigure leur progénitures d’aujourd’hui qui sont les Tchadiens, enlève une part de notre humanité.
Nekarnodji Chanceline Nekario, stagiaire