A la Une des journaux cette semaine, la sortie médiatique de l’ancien premier ministre Pahimi Padacket Albert, la première sortie du nouveau chef de file de l’opposition démocratique, la marche du 25 avril dernier et le retour des délestages à N’Djaména.
« Pahimi Padacké Albert tacle le Mps », lance Le Pays qui rappelle qu’à l’ouverture du 5ème congrès de son parti placé sous le thème : ’’engagement politique et responsabilité du militant’’, le président du Rassemblement national des démocrates tchadiens (Rndt-Le-Reveil) Pahimi Padacké Albert, silencieux depuis son départ de la Primature, a critiqué son allié le parti au pouvoir et l’a appelé à revoir sa copie. « C’est un Pahimi déterminé qui s’est présenté devant des milliers de militants venus de différentes provinces du pays. Dans un discours de plus d’une heure, le président du parti du coq blanc, n’est pas passé par le dos de la cuillère pour critiquer le système politique de son allié Mps et envoyer un message aux anciens militants de son parti qui se sont ralliés au parti au pouvoir », poursuit votre hebdomadaire. « Mps-Rndt/ Le réveil : vers la rupture de l’alliance ? », s’interroge Abba Garde qui rappelle que lors du 5ème congrès ordinaire du parti de l’ex-premier ministre Pahimi Albert, très peu d’observateurs l’ont reconnu dans son discours. « Ce n’était pas le docile veau habitué à caresser le pouvoir Mps dans le sens du poil mais plutôt un taureau aux cornes bien dressés qui a délié sa langue pour fustiger la 4ème République chère à son patron Idriss Déby », note le trimensuel qui annonce que l’ex-premier ministre a délié sa langue non pas pour dénoncer son éjection de la Primature mais pour plus dénoncer la suppression du poste de Premier ministre. « La conviction profonde de notre parti est qu’il fallait remplacer l’homme plutôt que de supprimer l’institution. Les institutions répondent à l’histoire d’un peuple et ne sauraient faire l’objet d’une transposition mimée », rapporte-t-il. Abba Garde s’étonne d’un discours, venant « d’un indécrottable comptable de la catastrophe politique, économique et sociale du pays ». « Le deal avec Déby révélé », note Le Visionnaire. Nos confrères précisent en outre que lorsque Pahimi Padacké Albert quittait la Primature l’année dernière, il fait un fair-play pour masquer sa colère. Mais une année après, relèvent-ils, « il vient de confirmer que c’était à cause de lui que la Primature a été supprimée ». Selon Le Visionnaire qui garde le soin de souhaiter au dernier premier ministre de la 3ème République le bienvenu dans l’opposition, Pahimi s’est moqué de la jeunesse. « Enfin, le loup de Gouin est sorti du bois », s’exclame La Voix qui relève que l’ancien Premier ministre qui est donné affaibli par les observateurs politiques dit ’’ ses quatre vérités à l’allié du Mps ’’ et se projette pour la conquête du suffrage aux prochaines législatives. « Lorsque dans un village, les enfants du voisin commencent à jeter les ordures devant votre portail et à vous manquer notoirement de respect, ne croyez pas à la seule explication que ces enfants seraient mal éduqués. Surtout quand il s’agit des enfants qui n’étaient pas nés quand votre voisinage à commencé. Interrogez-vous plutôt en profondeur sur l’état d’esprit de la famille voisine l’égard de la vôtre », rapporte l’hebdomadaire qui trouve le président du Rndt Le réveil énigmatique et brin-malin. « Le coq blanc en congrès », renchérit N’Djaména Hebdo qui retient que le président du de Rndt Le réveil sort de son silence. « A ses militants, il a insisté sur l’engagement politique et la responsabilité. Mais à ses détracteurs de la majorité, il réplique que le Rndt Le réveil est allié mais non aliéné et demeure le 2ème parti de la majorité », ajoute-t-il.
La mise au point du nouveau boss de l’opposition
Depuis la décision de la justice qui fait de lui le patron de l’opposition, c’est pour la 1ère fois que le nouveau chef de file de l’opposition a pris contact avec ses collègues le 27 avril dernier. Il promet donner à l’opposition sa lettre de noblesse.
« Le nouveau chef parle », lance N’Djaména Hebdo qui rappelle que le député Romadoumngar Félix Nialbé a réaffirmé dans une déclaration faite en présence de plusieurs partis politiques de l’opposition son statut de chef de file de l’opposition. « Le nouveau énumère les défis auxquels il doit faire face », précise l’hebdomadaire qui énonce entre autres : « des défis existentiel de l’opposition elle-même, des défis selon les attentes d’un peuple assoiffé par la liberté, des défis de l’opposition face au régime d’Idriss Déby ». « Romadoumngar Félix Nialbé s’affirme », ajoute Le Visionnaire qui confie que le désormais nouveau chef de l’opposition politique est allé à la rencontre de ses collègues de cette frange le 27 avril dernier. « S’il existe de ces Tchadiens qui ont de doutes dans la tête quand à la reconnaissance de Romadoumngar Félix Nialbé comme chef de file de l’opposition politique, la récente sortie médiatique que les précédents et secrétaires généraux des partis politiques politique de l’opposition en dit long », note l’hebdomadaire qui précise que Félix Nielbé a été bien plus clair. « Il faut qu’ensemble, nous définissions des orientations claires pour renforcer l’opposition démocratique et la rendre incontournable au Tchad », rapportent nos confrères. « Le député Félix Nialbé s’affirme », renchérit Le Progrès qui rapporte les propos de l’élu : « nous nous battrons pour que l’opposition démocratique puisse souverainement désigner ses représentants. Pour que les mêmes erreurs ne se répètent plus, nous allons mettre en place une commission consensuelle représentative de toute l’opposition en vue de mettre en place les démembrements de la Céni. ‘D’ores et déjà, il faut se mettre en ordre de bataille pour de nouvelles conquêtes aux législatives qui s’annoncent ».
Marche avortée : Versinis a-t-il fait un bon choix
Traître ou héros, le revirement du président du collectif tchadien contre la vie chère à la veille de la marche de protestation contre la pénurie de gaz suscite débat dans le milieu de la presse.
« Marche contre la pénurie du gaz : le pouvoir arrête et divise les organisateurs », lance Abba Garde qui rappelle que le tournant de cette marche est l’arrestation et le revirement du président du collectif tchadien contre la vie chère. « A-t-il été acheté ? La peur a-t-elle eu raison de sa fougue ? Que lui était-il arrivé lors de sa brève interpellation », s’interroge le trimensuel. Pour Abba Garde, « que Versinis ait été acheté ou pas, qu’il ait été contraint par intimidation ou pas, le gouvernement a réussi à empêcher ou réduire considérablement la portée de cette marche ». « Les menaces qui ont dissuadé Dingamnayal N. Versinis », relève La Voix. Selon nos confrères qui assurent avoir la copie d’une exclusive, le ministre de l’intérieur a menacé de dissoudre son association : « la ville est infiltrée par les terroristes et d’autres personnes mal intentionnées qui profiteraient de cette marche pour commettre de forfaitures et mettre sur le dos de votre initiative. En cas d’incendie d’une station-service au cours de cette manifestation, si une personne tombe sous une balle, en cas de destruction des édifices publics, la responsabilité m’incombera », rapporte-t-il. Selon l’hebdomadaire, « quoi que la marche n’ait véritablement pas eu lieu, il reste le seul défenseur des droits humains à avoir dérangé sérieusement le sommeil des autorités pendant cette longue période de pénurie de gaz ». « Faut-il condamner Versinis ?», s’interroge Le Visionnaire pour qui la pénurie de gaz butane à l’origine de cette marche n’avait au départ attiré l’attention des leaders de la société civile déçus par la population qui répond rarement à leurs appels à manifester. « Si les 13 compagnons de lutte de Versinis avaient maintenu la marche pour se faire arrêter devant le palais de la démocratie, il ne faut pas non plus les condamner puisqu’ils n’ont fait qu’exprimer leur liberté. Mais il serait judicieux de se demander ce qu’il faut faire de cette population tchadienne qui n’a pas répondu à l’appel de ce groupe de 13 qui s’est désolidarisé de Versinis », note l’hebdomadaire qui déplore la passivité de la population.
Délestage à N’Djaména
« De délestage en délestage, rien ne va plus », fulmine Ben Yacoup Tarkodji dans une lettre adressée au président de la République publiée dans les colonnes de l’hebdomadaire Le Visionnaire. « Depuis quelques mois, certains quartier de N’Djaména sont plongés dans le noir à cause des coupures intempestives d’électricité. Dans mon quartier par exemple, l’électricité arrive tard dans la nuit et quitte très tôt le matin. Parfois, je reste deux à trois jours sans le courant fourni par la société nationale d’électricité (Sne) », vocifère-t-il. « Situation catastrophique de l’électricité au Tchad : l’Etat tchadien en est responsable », remarque Abba Garde. Selon le trimensuel, l’Etat qui est actionnaire unique de cette société à caractère publique intervient dans la structure de l’entreprise à travers le ministère de commerce qui fixe les tarifs de l’électricité. « Les tarifs en cours fixés par arrêté n° 3951/PR/PM/MCI/2012 seraient actuellement en déphasage avec la réalité de cette société qui fonctionne essentiellement avec le carburant », précise-t-il.
Stanyslas Asnan