Revue de presse de la semaine du 18 au 24 juillet 2016
«Premier africain mais sans le sous », titre à sa Une l’hebdomadaire Le Pays. En sa qualité de président en exercice de l’Union Africaine, Idriss Deby Itno, a été, avec son homologue Paul Kagamé, le premier à recevoir le passeport électronique continental. Marquée par une économie à l’arrêt, des retards dans le paiement des salaires et une grogne sociale qui se fait entendre de plus en plus.
Aujourd’hui, le pays peine à assurer le plus élémentaire de ses obligations : payer les salaires. C’est là un combat d’échec et notre président aurait du demander à son « frère et ami Paul » comment faire ? Pour N’Djaména Bi-hebdo, ce que vit le Tchad a passé le cap d’une simple crise, c’est une plongée inexorable dont on ne perçoit même pas le fond. Le Tchad n’est pas capable de faire face ni à ses obligations intérieurs, moins encore à ses dettes extérieurs. Sa dette publique se chiffre à 16 milliards. L’observateur ajoute que le bas peuple broie du noir. Ça grogne à l’UST. Les travailleurs sont en grève pour non paiement de salaire. N’Djamena Bi-Hebdo nous apprend aussi que « Le bac touché par la crise financière ». Le budget du bac avait coûté au trésor tchadien la rondelette somme de 820 millions de nos francs, mais celui de cette année, à cause de la baisse du cours du baril de pétrole, a été revu à la baisse. L’équipe du Dr Bianzeubé Tikri n’a que 780 millions. Selon Tribune Info, une somme astronomique octroyée par la Chine pour aider le prince d’Amdjarass, Idriss Deby Itno, en difficultés par rapport au paiement des salaires des fonctionnaires, serait confisquée pour non paiement des dettes dans les banques centrales en France par l’Entreprise française de construction Sogea-Satom. Surement, des complots seraient en train d’être tramés contre le prince d’Amdjarass au palais d’Elysée pour le sevrer définitivement. L’éditorialiste du trimensuel Abba Garde déclare que le Tchad est parti pour connaitre la plus grande crise financière et sociale de son histoire. Les acrobaties que fait le gouvernement, en poursuivant Esso ou en prétendant payer les salaires avec l’appui budgétaire de la BAD qui ne servira que pour un mois, ne changeront rien. « La supercherie de la fédération », ironise N’Djamena Bi-Hebdo avec la caritive du Premier ministre et du Président la République. « Patron, je vais préparer la reforme de l’Etat », dit Pahimi Padacket Albert à Deby. Ce dernier répond « Oui ! Vas-y ! Sers leur-ca ! Ils ne verront pas venir le nouveau coup K.O que je prépare ». Tribune Info souligne que la reforme de l’Etat tchadien est une simple balade vers un enfoncement total du pays. Toutes les reformes opérées par Deby avaient échoué lamentablement. Le juriste Ahamat Mahamat Hassane déclare dans les colonnes de ce trimensuel que la crise du Tchad n’est pas la question de réforme de l’Etat. Dans une interview croisée, Bidi Valentin, président national du PAP/JS et Joël Oulatar, président national du parti Tchad Avenir ont évoqué le futur Tchad fédéral dans la parution n°020 de Le Pays. Dans le projet de fédéralisme, Bidi Valentin découpe la fédération en en huit Etats fédérés et un district fédéral, N’Djamena est la capitale de la fédération. Par contre, Joël Oulatar se propose de revenir à l’ancien système avec les 14 préfectures. L’observateur informe que pour l’investiture du 08 août, plusieurs milliards ont été débloqués du trésor public pour cette cérémonie au grand dam des cris, de lamentations et de désespoir de la population qui croupit dans une misère corrosive, dans l’insécurité et dans la misère. « Qui gère le pays ? », s’interroge Abba Garde à sa Une du 20 au 30 juillet 2016. Pendant que le calvaire du peuple s’accroit, le pays donne l’air d’être un bateau sans commandant. Dans un décryptage, le trimensuel a, en plus d’Idriss Deby, Haroun Kabadi et Pahimi Padacket Albert cité Hinda Deby, Azène Bourma, Ibrahima Hisseine Bourma, Ousmane Hisseine Bourma, Adoum Younousmi, Mahamat Zène Bada, Moussa Faki Mahamat, Abdoulaye Sabre et Ahmat Mahamat Bâchir. Le Potentiel affirme que Bâchir, médiateur entre Kebzabo et Deby. Selon nos confrères, Saleh Kebzabo avait reçu Ahmat Mahamat Bâchir. Sentant les choses en sa défaveur, Kebzabo s’est résolu à tendre la main à Deby à son corps défendant.
Le Pays annonce qu’une convocation a été servie aux députés Saleh Kebzabo et Gali Gatta Ngothé. Le juge souhaite les entendre sur l’affaire des militaires disparus au lendemain de la présidentielle. « Kebzabo refuse d’être auditionné », ajoute le quotidien Le Progrès du 21 juillet 2016. Les députés Saleh Kebzabo et Gali Gatta Ngothé, deux candidats malheureux à la présidentielle d’avril 2016, n’ont pas répondu le 20 juillet aux convocations du parquet d’Instance de N’Djamena du lundi 18 juillet 2016. D’après nos confrères, les deux élus devaient être auditionné comme témoins dans leurs déclarations de prétendues disparitions et ou morts de militaires qui auraient voté pour l’opposition à la dernière élection présidentielle, pour en donner plus d’éléments en leur possession.
« Sociétés de téléphonie mobile : arnaques et complicité », informe à sa Une La Voix. Après avoir attendu en vain que les autorités tapent du poing sur la table et montrent enfin leurs biceps afin que cessent les truanderies d’Airtel et Tigo, les abonnés n’ont plus que leurs yeux tournés vers le ciel. Cela fait trois mois que les internautes tchadiens n’ont plus libre accès à la toile. L’Association pour la promotion et la défense de la liberté d’expression sur internet interpelle les autorités tchadiennes sur la question.
Malachie D. Mbaïraga