La désignation des membres de la Ceni et le lancement de la rentrée à l’Ena par le chef de l’Etat ont été les principaux sujets abordés par les journaux la semaine dernière.
« La Ceni polémique », lance N’Djaména hebdo qui annonce qu’il s’agit d’une Ceni du coup KO électoral qui a été désignée par le décret du chef de l’Etat le 21 février dernier. « Le décret 0216 portant désignation des membres de la commission électorale nationale indépendante (Ceni), rendu public le 21 février dernier met en ébullition la classe politique et annonce déjà des sombres tropiques sur le processus électoral », précise-t-il. L’hebdomadaire rappelle en outre que d’un côté, certains acteurs politiques ruent dans les brancards, dénonçant leur exclusion de la Ceni par les communiqués ou conférences de presse et interviews. Dans leurs rangs, poursuit-il, « d’autres endurent ’’l’inadmissible’’ dans le silence, au nom d’une prétendue alliance avec le Mouvement patriotique du salut (Mps) qui s’est taillé la part du lion », ajoute-t-il. Selon N’Djaména hebdo, le parti au pouvoir s’en sort avec au moins 8 sur les 15 sièges accordés à la majorité dite présidentielle, composée de plus de 100 partis politiques. Pendant ce temps, « l’opposition veut désigner le président de la Ceni », note-t-il.
Dans une interview accordée à N’Djaména hebdo, le président de la convention des sociaux-démocrates tchadiens (Csdt), Poddi Djimet Bichara, par ailleurs porte-parole de la coordination des partis politiques pour la défense de la constitution (Cpdc) qui a réagi suite à la publication du décret de nomination des membres de la Ceni, a estimé qu’on ne peut pas y avoir des élections crédibles sur une base chaotique.
« Les bombes de la discordent », annonce N’Djaména hebdo pour analyser le voyage du président français au Tchad en décembre dernier et l’attaque de la colonne de l’Union des forces de la résistance (Ufr) par les mirages de la force Barkhane. « Les Nassara (blancs) n’ont pas fait dans la dentelle. Des voyageurs qui sont passés par là n’ont pu supporter ce qu’ils auraient vu : des citernes éventrés, des véhicules calcinés, des hommes déchiquetés et même des morts de soif etc. Mirages 2000 et drones, les dernières technologies de guerre ont été utilisées pour arrêter une colonne, mal intentionnée, venant de Libye », précise-t-il. Selon l’hebdomadaire, le président Déby qui n’a pas l’art de faire la vraie communication, sait que ceux qu’il a fait tuer sont ses propres frères. « Du chef de la colonne aux mort, blessés et prisonniers, il y a très peu d’étrangers. La communauté zaghawa seule sait la vérité. Si le conflit est bien réglé, Déby et la France paieront certainement la dia », ajoute-t-il.
« Idriss Deby enseigne la citoyenneté aux énarques », lance Le Progrès qui précise que le chef de l’Etat a donné une leçon inaugurale sur la citoyenneté aux 132 élèves de la 18ème promotion de l’Ena (Ecole nationale d’administration). « Etre citoyen, c’est être titulaire de droits mais aussi être sujet des obligations. C’est jouir de la chose publique, mais aussi participer de façon active, défendre et être responsable à la gestion de la chose publique. C’est à juste raison que la citoyenneté est intégrée au cœur du champ pédagogique », rapporte-t-il. « Deby lance la rentrée officielle de la 18ème promotion de l’Ena », renchérit Le Pays qui informe que le président Déby a invité les Tchadiens à placer la citoyenneté au centre de leurs préoccupations. « On ne peut pas faire fi de cette notion oh, combien importante de la citoyenneté, d’autant plus que celle-ci permet de former des élèves aux valeurs sublimes qui sont entre autres l’unité, le respect, le travail, l’égalité, la tolérance, la solidarité », rapporte-t-il. Selon votre hebdomadaire, le chef de l’Etat déplore le non-respect de l’autorité de l’Etat de certains concitoyens. « C’est compte tenu de cette situation au demeurant alarmante que nous avons inscrit la citoyenneté de la paix au cœur de notre combat politique », poursuit le chef de l’Etat qui relève que la citoyenneté, peut s’accomplir par des actes tout aussi simples et élémentaires comme le fait de « balayer devant chez soi, de respecter ses concitoyens, respecter son environnement, d’aimer sa patrie en respectant ses valeurs et d’aller voter aussi ».
Stanyslas Asnan
Revue de presse de la semaine du 03 au 10 mars 2019
