Quatre étudiants de l’université de Toukra blessés par un gendarme
Dans leur mouvement de contestation suite à la suspension des inscriptions, des étudiants de l’Université de N’Djaména ont barré l’accès à l’Université de Toukra depuis le mercredi 23 janvier dernier pour empêcher les cours et sessions de rattrapage. L’intervention des forces de l’ordre ce matin pour les délocaliser a occasionné la blessure de quatre étudiants qui ont été admis à l’hôpital.
La contestation de la suspension des inscriptions à l’Université de N’Djaména qui a commencé au début de cette année vient de faire de victimes, sans la volonté d’un côté, des responsables du ministère de l’enseignement supérieur et du rectorat et de l’autre, de ceux de l’Union nationale des étudiants tchadiens (Unet). Selon le porte-parole de l’Unet, Dourang Débin Mathias, les heurts de ce samedi matin ont causé la blessure de 4 étudiants. « Aucun étudiant n’a manifesté. Pour exprimer leur mécontentement face au durcissement de la position du ministre qui estime que la décision de suspendre ses inscriptions est irrévocable, les étudiants exclus ont simplement bloqué l’accès à l’Université de Toukra. Quand la police est arrivée, elle a aussitôt commencé à tirer des grenades et des grenades lacrymogènes. Suite à cela, quatre étudiants ont été blessés dont l’un au niveau de la gorge », informe le porte-parole de l’Unet qui invite le ministre et le recteur de l’Université de N’Djaména à voir la situation sociale des étudiants avant de prendre des mesures. « Les bourses de ces étudiants ont été supprimées et les inscriptions imposées en plein milieu de l’année sans tenir compte de leur situation. Ces étudiants n’ont pas refusé de s’inscrire mais ils sont coincés », déplore le porte-parole de l’Unet qui estime qu’il est nécessaire d’accorder un délai raisonnable à ces étudiants pour leur permettre de s’inscrire. « Ce que le gouvernement n’arrive malheureusement pas à faire et il prend du coup une décision pour suspendre ces inscriptions », regrette-t-il.
Selon Toïdé Madjilengar, étudiant en 3ème année de sociologie, une note d’information a été envoyée à la présidence de la République pour tirer la sonnette d’alarme de cette situation. « Il s’agit d’une décision injuste et impopulaire. Si rien n’est fait pour régler cette situation, nous serons non pas des gilets jaunes mais plutôt gilets rouges dans toutes les universités », prévient-il.
Stanyslas Asnan