« Seulement une fille sur dix achève ses études secondaires au Tchad », dixit la banque mondiale
La banque mondiale a présenté ce lundi 10 décembre 2018 le rapport semestriel du rapport portant sur les questions de développement clés au Tchad et dans la sous-région du sahel.
Intitulé ‘’réduire les inégalités de genre au Mali, Tchad, Niger et en Guinée Conakry’’, ce rapport met en exergue l’analyse de l’éducation des filles et le mariage d’enfants dans ces pays.
Selon le rapport, le mariage des enfants est largement répandu dans ces quatre pays. « Au Tchad, cette proportion est de plus de 2/3. Les taux des grossesses précoces sont courants », dépeint le document qui indique que ces pays affichent les taux d’achèvement d’études secondaires parmi les plus faibles au monde pour les filles. « Seulement une fille sur dix achève ses études secondaires, alors qu’ils ont réalisé des progrès importants au primaire avec une augmentation du taux d’achèvement de 22,4% », précise le rapport.
Selon ce rapport, mêmes si d’autres facteurs tels que le coût de la scolarité ou l’éloignement géographique des écoles peuvent expliquer ce phénomène, les normes sociales sur le rôle des filles et le mariage précoce en sont une cause importante. Le rapport aborde les conséquences économiques et sociales des inégalités hommes-femmes, en particulier celles qui découlent du mariage précoce des filles et de leur décrochage scolaire. « Lorsqu’une adolescente doit quitter les bancs de l’école pour se marier, son faible niveau d’instruction aura des conséquences importantes tout au long de sa vie, notamment sur ses revenus et sur l’instruction de ses enfants », alerte le rapport.
Selon la directrice des opérations de la banque mondiale pour ces pays, Soukeye Kane, les inégalités entre filles et garçons et les problèmes de santé associés à la pratique du mariage précoce constituent un obstacle majeur au développement du capital humain.
Le rapport préconise davantage de reformes pour faire évoluer les normes sociales et des incitations économiques pour les parents notamment une scolarité abordable, les bourses d’études pour leurs filles. En outre, il insiste sur la réduction des trajets dans les zones rurales, l’installation des infrastructures d’eau et d’assainissement dans les écoles mais aussi l’implication des hommes, femmes et dirigeants communautaires à la réduction des disparités de genre.
Allahdemadji Ngarassim Nicolas, stagiaire