Eet : Les leaders doivent renaître de nouveau
L’Eglise évangélique au Tchad (Eet), du moins ses leaders, n’ont pas fini de s’offrir en spectacle dans la crise qui divise cette institution depuis plus d’une année déjà. Un camp conteste la légitimité de l’autre au point où la transition entre la précédente équipe dirigeante et la nouvelle a eu lieu dans un cafouillage. L’affaire qui semble s’être tassée a repris de plus belle avec des décisions demandant aux uns de quitter les édifices appartenant à l’église ou se ranger, aux autres de ne plus exercer au sein des œuvres comme les hôpitaux sans avoir au préalable, prêté allégeance. C’est l’image que les hommes de Dieu nous offrent en cette fin d’année. Eux qui, comme d’autres se sont associés pour disent-ils prier pour ’’la paix et la concorde nationale’’, le 28 novembre dernier.
Pour revenir à l’Eet, il faut noter que ce qui arrive est le fruit d’une mal gouvernance entretenue depuis des décennies. Le cancer a eu le temps de se métastaser se traduisant par l’image des serviteurs de Dieu qui vivent l’angoisse permanente d’un empoisonnement de la part de leurs frères. Au point où dans les assemblées de ces pasteurs, l’agape, repas partagé dans la communion fraternelle, n’est pas toujours la bienvenue. D’autres arrivant avec une bouteille d’eau sous l’aisselle pour être sûrs de ne rien ingurgiter de dangereux. Telle était l’ambiance avant l’éclatement de cette crise qui en vérité ne vise que le contrôle des ressources, l’aumône estimé en centaines de millions de nos francs et qui attise tant de convoitises. Menaces de morts et noms d’oiseaux ont été échangés entre serviteurs de Dieu qui du coup n’avaient que faire des fruits de l’esprit saint censé habité en eux. Quid donc de Dieu et des brebis qu’il est censé leur avoir confié à ces pasteurs et autres évangélistes.
Que peuvent dire de tels individus à un politique, un fonctionnaire qui se rend coupable d’une indélicatesse ? On a vu dans ces églises, des brigades de prière se constituer pour la libération d’individus dont la kleptomanie est évidente et qui avaient maille à partir avec la justice alors que l’occasion était propice à des prêches appelant à la probité morale. Comme le reste des forces sociales, l’église d’une manière générale s’est laissée entraîner dans le vicieux glissement de la déchéance des valeurs fondamentales pour l’érection d’une société juste et égalitaire. Ce qui arrive à l’Eet aujourd’hui n’en est qu’une illustration de cette incurie.
L’église à tout le moins ses dirigeants doivent se remettre en cause s’ils veulent sauver encore ce qui peut l’être à défaut d’opérer une profonde révolution. Ils doivent renaître à nouveau si l’on veut emprunter à leur jargon. Sans quoi, l’histoire de cette nation ne retiendra d’eux, que la pâle représentation de larbins qui ont fait de la foi, un fonds de commerce comme le firent en leurs temps les pharisiens. Sans avoir édifié et encadré la nation. Et ce sera dommage.
La Redaction