Revue de presse de la semaine du 08 au 14 octobre 2018
La visite du président de la République à Sarh dans le Moyen-Chari, l’éviction de Mariam Djimet Ibet de la tête de l’exécutif communal et la semaine nationale de la relance économique sont les sujets d’actualités traités par les différents organes de presse tchadiens.
«Déby vs Sarh : échec et mat ! », s’exclame l’éditorialiste de N’Djaména Bi-hebdo qui estime que le chef de l’Etat est arrivé dans une province cristallisée par des antagonismes liés à la création du sultanat. « Il est arrivé dans l’intention de convaincre les Sarhois et autres d’accepter le ‘’sultan’’ Mahamat Moussa Bézo qui était d’ailleurs dans la suite présidentielle. Mais peine perdue », précise-t-il. Pour lui, non seulement l’appel à la ‘’ville morte’’ lancé par les chefs des communautés, du comité des sages et des leaders des organisations des jeunes une semaine avant son arrivée a été observé avec succès mais les chefs de canton ont fait front commun en lui disant la vérité en face. « Monsieur le président, nous ne voulons pas du Sultanat dans le Moyen-Chari », rapporte le hebdomadaire qui note que : « le président va signer dans les jours à vernir un nouveau décret pour rectifier l’erreur de Bâchir ». « Lui ou sa communauté ?», s’interroge Le Pays qui rapporte que le chef de l’Etat a entendu les 32 chefs de cantons de la province du Moyen-Chari lui dire ‘’non’’. « Une chose est sûre, de son choix dépendra son avenir et celui de sa formation politique aux prochaines élections », renchérit votre hebdomadaire qui estime que l’équation se pose pour Déby en ces termes : « Moussa Bézo ou sa communauté » ? L’hebdomùadaire de poursuivre, « s’il refuse de reculer, Déby sera responsable d’une crise de cohabitation dans cette partie du Tchad marquée par une paupérisation accentuée par la fermeture de presque toutes les unités industrielles ». Abba Garde de s’interroger également : « Sarh, Déby est-il pour le Sultanat » ? Pour le trimensuel, en dépit du refus catégorique des chefs de cantons du Moyen Chari qui ne veulent pas entendre parler du Sultanat, le chef de l’Etat, au lieu de trancher le problème, les a cassés. « Le président leur dit que leurs ‘’goumiers’’ seront formés et immatriculés afin de gagner un salaire à chaque fin du mois pour se mettre au service de la paix », rapporte-t-il. Une visite dans la province du Moyen-Chari qui cache bien de choses. « Ce que cache la visite de Déby à Sarh », rapporte Le Pays. Pour votre hebdomadaire, « la visite était en vérité plus sécuritaire qu’administrativo-politique. Des bruits de bottes vers le Tchad se font entendre du côté de la Centrafrique où l’arrivée des Russes a considérablement fait baisser l’influence du Tchad et de la France ». N’Djaména Bi-hebdo de renchérir que : « le président est allé inspecter les garnisons militaires dans la province du Moyen-Chari, à la frontière avec la République Centrafricaine ». Pour le bihebdomadaire, c’est, « un exercice qu’il a déjà fait dans l’Est et le Nord du pays ces derniers temps ».
D’un côté de la caricature de N’Djaména Bi-Hebdo, l’on observe la maire de N’Djaména Mariam Djimet Ibet, jetée dans une poubelle et qui s’exclamée : « Ya Allah (Oh mon Dieu), cette fois-ci, on nous a jetés marawaï (carrément) !!!». Et de l’autre côté, le nouvel exécutif qui se réjouit en ces termes: « Ca y est ! Reprenons notre poule aux œufs d’or », l’hebdomadaire de commenter: « Mariam Djimet Ibet virée ». Pour lui, la maire de la capitale était depuis plusieurs mois sur la sellette : « Plusieurs fois, on avait annoncé son limogeage. En début d’année courante, elle avait même été suspendue pendant une dizaine de jours. Jeudi dernier, elle a été finalement emportée, pour de bon ». Le journal de clarifier que tout a été scellé et les postes bien repartis : « le tout puissant secrétaire général du Mps, Mahamat Zen Bada a placé ses deux pions : Abdelaziz Saleh Damane et Oumar Abdallah Lebine. Le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence, Payimi Padacké Albert a trouvé pour son ancienne conseillère à la primature, Esther Woïbogo en chômage depuis la suppression du poste de premier ministre. Le ministre d’Etat, conseiller du président Kassiré Delwa Coumakoye a également placé sa protégée Joëlle Madjibeye. Hormis la dernière, les trois formaient le trio de l’exécutif n’djaménois il y a cinq ans ». « Ce qu’il savoir sur les nouvelles autorités communales », annonce La Voix qui précise que: « en 2014, le nouveau maire a été suspendu pour incompétence. A l’époque, 27 conseillers sur les 29 que compte la commune avaient dénoncé l’incapacité de l’équipe dirigée par Saleh Abdel Aziz Damane dans une pétition qui a valu sa destitution ». L’hebdomadaire de rapporter les propos d’un conseiller qui se demande: « si le nouveau maire est entretemps reparti à l’école pour renforcer ses capacités intellectuelles ». « Mme Mariam Djimet Ibet quitte la tête de la municipalité de la capitale », note Le Progrès qui ajoute que, « Saleh A. Damane redevient maire de N’Djaména. Ses deux adjoints, Lébine et Waïbogo, sont aussi de retour ». Pour le quotidien, le nouvel exécutif communal va faire son baptême de feu. « Les nouveaux dirigeants doivent affronter une grève de trois jours qu’entament les agents municipaux du lundi 08 au mercredi 10 octobre 2018 pour revendiquer trois mois d’arriérés de salaires (juillet, août et septembre 2018) », poursuit-il. Abba Garde de s’interroger : « à quand l’arrestation de Mariam Djimet Ibet ? ». Pour lui, les conseillers convoqués précipitamment le 04 octobre dernier vers 14 heures, « n’ont fait qu’entériner une décision venue ‘’d’en haut’’, car les plus hautes autorités seraient exaspérées de la gestion de Mme Mariam Djimet Ibet ». Le Pays d’annoncer que: « les maires se succèdent, les arriérés de salaires s’accumulent ». Pour lui, le calvaire des employés des communes d’arrondissements et ceux de la mairie centrale est loin de se terminer. « Les communes n’arrivent pas à assainir leurs circonscriptions ni épurer les arriérés de salaires qu’elles trainent comme un boulet depuis leur installation », ajoute-t-il. Chiffres à l’appui, votre hebdomadaire informe que seule la commune du 9ème arrondissement est épargnée par les arriérés de salaires du personnel. « La commune du 4ème arrondissement bat le record avec 14 mois, suivie respectivement des 7ème et 10ème avec 9 mois et 7 mois. Le 8ème arrondissement et le 6ème arrivent en 4ème position ex-éco avec 6 mois d’arriéré chacun, les 5ème et 3ème arrondissements croupissent sous 4 mois chacun. La mairie de la ville de N’Djaména et la commune du 2ème arrondissement figurent en queue de peloton avec 3 mois d’arriéré chacune », informe-t-il.
« Efforts pour la relance économique : Déby propose une détaxe sur la bancarisation, Amir Adoudou appelle à transformer la crise en opportunité », note Le Progrès. Pour le quotidien, le président de la République propose un moratoire de trois ans aux opérateurs économiques pour bancariser leur argent sans taxe. « Le chef de l’Etat constate que l’argent ne circule pas dans le pays parce que qu’il est gardé sous des lits et matelas par des commerçants », rapporte-t-il. « Relance économique : l’indispensable changement de mentalité », renchérit L’Info qui ajoute que : « à l’occasion de la semaine nationale de réflexion sur la contribution du secteur privé à la relance économique, la corruption est désignée une fois de plus comme la gangrène du monde des affaire ». Pour lui, ce phénomène qui est présent dans l’administration aussi bien publique que privée gagne du terrain au Tchad et tend à se normaliser. « A chaque occasion, il est demandé aux Tchadiens de couper le pont avec cette pratique et avec ceux qui l’entretiennent. Si les discours ont ému et redonné de l’espoir à beaucoup de citoyens, ils ressemblent malheureusement à de l’eau qui coule sur les plumes du canard », commente-t-il. « Un document cadre pour faciliter les affaires », lance N’Djaména Bi-Hebdo qui annonce que ce document est articulé sur quatre propositions : « un plan d’actions et avec un calendrier de sa mise en œuvre sur les trois prochaines années, la création d’un conseil présidentiel dirigé par le chef de l’Etat pour superviser la mise en œuvre des actions, la responsabilisation des ministres et des dirigeants des agences de l’Etat dans la mise en œuvre des meures et l’obligation d’un rapport régulier au conseil présidentiel, et enfin, la création d’un observatoire du climat des affaires ».
Stanyslas Asnan