Revue de la semaine du 23 au 29 juillet 2018
« Les maires ne sont pas les seuls fautifs !», s’exclame Le Pays pour qui la communication du président Déby aux maires d’arrondissements le lundi dernier est une ‘’farce médiatique’’.
«Mêmes si certains élus locaux sont connus pour la mauvaise gestion, donner un ultimatum de 72 heures pour régler tous les problèmes relève purement de la fiction puisque ces communes éprouvent d’énormes difficultés dans la mobilisation des ressources fiscales», ajoute votre hebdomadaire qui demande au chef de l’Etat de demander d’abord des comptes à ses délégués généraux qui font la misère des élus locaux à cause des intérêts égoïstes et cupides, ensuite donner aux municipalités une véritable autonomie financière, cesser de se mêler en permanence dans leur gestion avant de leur demander des comptes. «72heures passent… et des ordures et eaux occupent les rues et caniveaux», renchérit Le Progrès qui note que les maires des dix arrondissements ainsi que la ville de N’Djaména ont de la peine à améliorer la situation dans les quartiers, alors qu’expire, ce jeudi 26 juillet, le délai de 72 heures que leur a accordé le chef de l’Etat Idriss Déby Itno, pour ‘’réparer les problèmes’’ que rencontrent les populations de la capitale notamment le drainage des eaux de pluies, l’enlèvement des ordures ménagères entre autres.
« Qui en veut encore à Médard ?», s’interroge La Voix qui précise que décidément Laoukein Kourayo Médard n’est pas sorti de l’auberge. « L’étau de la bande de mercenaires politico-administratifs, envoyés à Moundou pour lui régler ses comptes ne s’est pas complètement desserré autour de lui. L’ex maire a reçu une convocation des services de sécurité avec une mention ‘’urgent’’ et en bon citoyen, il se transporte dans les locaux de la direction des services de sécurité. C’est alors qu’on lui sort cette affaire de détention d’une arme d’une banalité consternante», ajoute l’hebdomadaire. « Laoukein Médard harcelé », répond Le Visionnaire qui précise que convoqué dans la matinée du lundi 23 juillet 2018 sans aucun motif par la police de surveillance territoriale, l’ex-maire s’était rendu au lieu de la convocation à l’urgence comme mentionné dans la convocation. «Arrivé à la police, il sera accusé de détenir illégalement une arme à feu. L’intéressé a justifié pièce à l’appui qu’il détient effectivement une arme mais avec l’autorisation du ministère de l’intérieur et de la sécurité publique et qu’il est d’ailleurs à jour de l’acquittement des taxes. La police confisque curieusement son arme et lui demande de revenir trois jours plus tard pour la suite. Ce que l’intéressé a refusé et décide de se constituer pour voir l’affaire au clair», complète-t-il. « Moundou: Laoukein et le pistolet automatique », renchérit Le Pays qui ajoute que l’ancien maire de Moundou a dû abandonner son pistolet dans les locaux de la surveillance du territoire. « Un épisode de plus dans le harcèlement dont il fait l’objet depuis qu’il fait mordre la poussière au parti au pouvoir lors des dernières élections. Après avoir fourni toutes les pièces légales, les policiers décident malgré tout de confisquer son pistolet. Le ton monte, le téléphone chauffe et un attroupement commence à se former devant le commissariat. Sous pression, les policiers indiquent qu’ils agissent sous instruction du préfet Djasnan Djiondi », ajoute-t-il.
« Honneur à ces Esther ! », s’exclame N’Djaména Bi-Hebdo qui annonce que pour avoir refusé de prendre le serment d’allégeance à Déby, trois inspecteurs d’Etat et deux contrôleurs ont été remplacés. « Parmi eux, quatre femmes à savoir Nderbé Matibey Ndam Moungar, Djimasbeye Ndad Mandaga, Népitimabye Rahila et Dénise Amine Ndigal », ajoute le bihebdomadaire qui précise que c’est une nouvelle humiliation pour le président Déby après celle Djibergui Amane Rosine. « Serment confessionnel en débat samedi à l’Assemblée Chrétienne la Bonne Nouvelle », annonce Le Pays qui précise que le serment confessionnel institué par la constitution de la 4ème République continue de susciter des réactions en milieu chrétien. «A l’initiative des théologiens de la faculté de Théologie Evangélique (Fathes), une conférence débat animée par Dr Abel Ndérareou et Dr Abel Ngarsouledé est prévue ce samedi 28 juillet 2018 à 15 heures à l’Assemblée Chrétienne la Bonne Nouvelle sous le thème ‘’la prestation de serment dans la République Laïque», annonce-t-il.
«Le jour où la justice s’est enterrée», lance Le Pays qui précise que finalement, l’ancien gouverneur du Logone oriental n’aura passé que moins de trois semaines en prison après avoir défié la justice. «Sans le dire à haute voix, les professionnels de la justice font le deuil et les avocats pourraient monter à l’abordage contre le juge qui a libéré Adam Noucki Charfadine», ajoute votre hebdomadaire qui poursuit qu’on se souviendra des larmes du juge Massar, coopté pour siéger au sein de la 4ème chambre de la cour d’appel, au prononcé du verdict dans l’affaire Adam Noucki Charfadine contre le conseil de l’ordre des avocats et Cie. «On se souviendra aussi des youyous victorieux des proches de l’ancien gouverneur du Logone quand ils ont compris que dès ce vendredi 20 juillet, leur frère ne dormira plus en prison, qu’on se souviendra enfin de l’image du palais de justice déserté dès la fin de la matinée ce vendredi par les professionnels de la justice, magistrats surtout, qui ont quitté très tôt le palais pour ne pas avoir à assister au prononcé d’un verdict que Me Doumra Manassé qualifie d’enterrement de la justice au Tchad». « Charfadine Libre ! », s’exclame N’Djaména Bi-Hebdo qui note que le vendredi 20 juillet 2018, 4ème chambre correctionnelle de la cour d’appel de N’Djaména a infirmé la condamnation de l’ex-gouverneur du Logone oriental, Adam Noucki Charfadine et ses complices dans l’attaque du tribunal de Doba. «Au bout de trois audiences en une semaine, ils sont finalement condamnés chacun à deux ans avec sursis. La partie civile a boycotté les audiences pour réclamer la récusation de deux conseillers ayant composé la chambre conformément à l’article 45 du nouveau code pénal pour partialité et a relevé appel», ajoute-t-il. Le bihebdomadaire de préciser que le grand absent dans le second procès, c’est l’ordre des avocats du Tchad qui est pourtant le meneur de la grève qui abouti à l’arrestation de Charfadine et ses acolytes. «Jugement en appel de l’affaire Adam Noucki Charfadine: la cour n’a-t-elle pas fait dans la dentelle», s’interroge La Voix qui annonce que son verdict est qualifié de complaisant. «La partie civile, ayant soulevé de nombreuses irrégularités dans la procédure, s’est pourvue en cassation, tout comme la défense. Les conseils de Me Doumra Manassé et du conseil de l’ordre des avocats ont choisi de s’adresser au président de la cour suprême en réclamant la mise à l’écart, pour suspicions légitimes de deux conseillers qui composent avec le président de la cour, la 4ème chambre correctionnelle au lieu de saisir le président de la cour d’appel comme l’exige l’article 37 du nouveau code de procédure pénal», note-t-il. «Procès en appel de tirs sur un avocat et ses trois clients à Doba: les peines de Noucki et autres sont réduites au sursis», renchérit Le Progrès qui précise que les parties au procès interjettent appel du verdict.
Stanyslas Asnan