Le Comité de politique monétaire annonce un raffermissent de l’économie de la sous-région
Le gouverneur de la Banque des Etats de l’Afrique Centrale (Beac) Abbas Mahamat Tolli a organisé ce mercredi 26 juillet 2018 une conférence de presse après la tenue de la 2ème réunion ordinaire du comité politique monétaire qui prévoit un raffermissement des activités économiques dans la sous-région pour l’année en cours.
Après une année 2017 émaillée par la crise de trésorerie avec pour corolaire la nullité de la croissance économique dans presque tous les pays de la sous-région, l’année 2018 présente des progrès en termes d’activités économiques. Au cours de sa 2ème réunion ordinaire de l’année (après celle du 21 mars 2018 à Yaoundé au Cameroun), le comité de politique monétaire a passé au crible la situation économique et monétaire récente de la Cemac ainsi que les perspectives macroéconomiques internationales et sous-régionale.
Selon le gouverneur de la Beac et président du comité de politique monétaire, Abbas Mahamat Tolli, les prévisions annoncent une accélération de la croissance mondiale avec un taux qui devrait s’établir à 3,9% en 2018 comme 2019 contre 3,8% en 2017: «un redressement des cours des principaux produits exportés par les pays de la Cemac dont le pétrole brut, la poursuite de la normalisation de politiques monétaires des pays industrialisés à l’exception du Japon, se traduisant par une augmentation de taux directeurs de la Fed et de la banque centrale de Chine».
S’agissant de la conjoncture sous-régionale, le gouverneur de la Beac assure que les prévisions de l’année 2018 se sont fondées sur une remontée de cours du brut, une révision en hausse de la production pétrolière, une baisse prononcée de l’investissement public et une reprise modérée des activités du secteur non pétrolier. «Sur cette base, le taux de croissance économique en terme réel va se situer entre 2,5%, (croissance du Pib hors inflation) contre 0,0% en 2017, un taux d’inflation sous le seuil communautaire à 1,6% contre 0,9% en 2017, une rééducation du déficit budgétaire à 0,3% du Pib (hors dons) contre 4,0% un an plus tôt tandis que le déficit extérieur courant (hors dons toujours) remonterait à 4,8% du Pib, contre 4,3 en 2017, un redressement du taux de couverture extérieure de la monnaie à 60,7% contre 57,5% l’année dernière et les réserves en mois d’importation des biens et services se situeraient en 2,6 mois contre 2,7 mois en 2017 », précise-t-il.
Par ailleurs, en raison des perspectives macroéconomiques de la sous-région, le comité de politique a, après examen des différents facteurs influençant la stabilité monétaire et financière décidé de maintenir inchangé le taux d’intérêt des appels d’offres à 2,95%, le taux de pénalité aux banques à 7,0% et le taux de rémunération des réserves obligatoires à 0,05%. « Le comité a décidé de la suppression des taux des avances aux trésors nationaux, en cohérence avec les nouvelles dispositions statutaires et a pris acte de l’état de réalisation des mesures de redressement de la position extérieure des Etats de la Cemac», complète-t-il.
Stanyslas Asnan