L’Ujt célèbre la journée mondiale de la liberté de presse
A l’instar du monde, les journalistes tchadiens célèbrent ce jeudi 03 mai 2018 au centre de formation et de développement (Cefod) la journée mondiale de la liberté. L’occasion pour les professionnels des médias (publics et privés) tchadiens de passer en revue les maux qui minent leur profession.
Considéré comme le 4ème pouvoir, la presse tchadienne peine à trouver sa lettre de noblesse depuis quelque moment. Placée sous le thème ‘’Mediaş, justice et Etat de droit : un contrepoids du pouvoir’’, cette journée a permis aux représentants des différentes corporations professionnelles de passer au peigne fin les difficultés auxquelles sont confrontés les journalistes mais aussi la profession.
Selon le président de l’Union des journalistes tchadiens (Ujt), Larmé Belngar, le thème de cette année corrobore avec l’actualité. « Ce thème a tout son sens au regard de sa pertinence, aux questions relatives aux médias, à la transparence de processus politique et à l’indépendance du système judiciaire et ses connaissances en matière des médias et à la responsabilité des institutions de l’Etat vis-à-vis du public », précise-t-il.
Pour lui, le rêve du journaliste tchadien est d’exercer dans un environnement où les libertés fondamentales garantissent l’exercice de son métier. « Que les journalistes ne soient pas interpelés injustement, arrêtés arbitrairement, intimidés, torturés et que les commandants de brigades, les sous-préfets, les préfets ne se mêlent plus à la gestion des radios dans les provinces », ajoute-t-il.
Le Président du Hcc, Dieudonné Djonabaye appelle les médias à jouer un rôle clé dans la consolidation de l’intégrité nationale, de la sécurité et la cohésion sociale. « La liberté d’expression est l’un des droits fondamentaux de l’homme. Et depuis le 02 décembre tout tchadien peut parler, écrire et imprimer librement », ajoute-t-il. Pour lui, cette liberté n’était pas arrachée mais octroyée par le président Déby Itno qu’il faut remercier. Le Président du Hcc plaide pour la mise en place d’une chambre de presse, car dixit-il, « il y’a trop de délit de presse ». Au cours de cette journée, le 1e substitut du procureur de la république près du tribunal de N’Djamena, Nédeou Gérard, le député Néatobeye Le Nassenguengar et Assimé Al Hélou ont animé respectivement une conférence débat sur ‘’ médias justice : comment collaborer pour promouvoir une démocratie crédible’’, ‘’la liberté de la presse à l’air du numérique : entre information et manipulation’’ et ‘’Mediaş-terrorisme : droit à l’information’’.
Une minute de silence est observée à la mémoire des journalistes tchadiens qui ont perdu leur vie dans l’exercice du métier notamment Noubadem Sotina. La séance s’ouverture avec le sketch présenté par la compagnie théâtrale Koravy sur la situation des journalistes.
Une célébration qui intervient seulement quelques jours après la publication de l’enquête de ‘’Reporter sans frontière’’ qui place le Tchad à la 123 place, soit deux pas en arrière selon le résultat de 2017.
Bienvenu Daldigué
