L’Ust commémore le 1er mai avec des revendications
L’Union des syndicats du Tchad (Ust) a commémoré ce mardi 1er mai 2018 au stade de Paris-Congo, la fête de travail. Les travailleurs appellent le gouvernement à respecter les termes de l’accord de mars dernier.
Tôt ce mardi, un dispositif sécuritaire inhabituel est installé tout autour du stade de Paris-Congo où les travailleuses de l’Ust devaient se réunir pour la commémoration du 1er mai, la fête du travail. Au rond-point ‘’Aigle’’, situé à quelques encablures du stade, les forces de l’ordre ont établi une barricade. Motocyclistes et automobilistes sont contraints de faire demi-tour. En uniforme ou en habit simple, les travailleurs du secteur privé, du public ou du parapublic sont restés les uns après les autres en rang. Après une bonne demi-heure de défilé devant les officiels installés juste à la tribune ouest du stade, les travailleurs se sont réunis sous des bâches pour écouter les discours des responsables de l’Ust mais aussi du ministre de la fonction publique. Une minute de silence est observée en mémoire des camarades défunts. Selon Barka Michel, président de l’Ust, la fête de cette année s’inscrit dans son contexte historique, celui de la lutte des travailleurs de Chicago en 1886 qui exigent du gouvernement et des entreprises les conditions de travail décent. « En choisissant le thème : ‘’Syndicats, partenaires incontournables dans la résolution de toute crise socio-économique’’, nous voulons mettre un accent particulier sur le rôle que jouent les syndicats dans les crises sociales et leurs résolutions », précise-t-il. Pour lui, le gouvernement doit impliquer pleinement les syndicats dans les négociations pour une paix sociale durable au Tchad mais aussi appliquer les termes de l’accord du 14 mars. Au cours de cette fête, les travailleurs ont présenté un cahier de doléances allant du lever de la mesure de gel des effets financiers des avancements des agents de l’Etat au paiement des frais de transport (13 mois) depuis 2016 en passant par le respect de la représentativité des centrales syndicales dans les organisations à gestion tripartite comme l’exige l’article 310 de la 38 portant code de travail. « Nous demandons au gouvernement d’annuler la loi 032/PR/2016 portant réglementation de l’exercice du droit de grève dans les services publics mais aussi le décret n°687/PR/PM/MFB du 31 octobre 2016 portant réduction des indemnités et primes des agents de l’Etat », précise le secrétaire général de l’Ust Gounnoug Vaïma Ganfaret. Il appelle par ailleurs le gouvernement à combattre l’impunité, de supprimer les agences de placements de la main d’œuvre et de garantir et d’assurer la protection des responsables syndicaux. « Le patronat et les entreprises privées doivent appliquer dans toutes ses dispositions le décret 1111 de 2012 dans toutes les entreprises exerçant au Tchad et déclarer sans complaisance les agents contractuels et décisionnaires à la Cnps mais aussi de cesser avec les licenciements abusifs sous prétextes des raisons économiques », complète-t-il. La situation des maitres communautaires et des retraités tchadiens n’est pas resté dans l’oubli. Le ministre de la fonction publique, du travail chargé du dialogue social, Mahamat Moctar Ali reconnait que les syndicats ne sont pas des adversaires mais plutôt des partenaires et qui œuvrent au côté du gouvernement pour la paix sociale.
Stanyslas Asnan et Bienvenu Daldigué, stagiaire