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La conférence épiscopale du Tchad dit non à la Diya

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La conférence épiscopale du Tchad dit non à la Diya

Dans une déclaration en date de ce jeudi 19 avril 2018, la conférence épiscopale du Tchad a dénoncé l’application de la diya. Ils appellent les autorités à encadrer cette pratique.

Pratique d’origine islamique, la diya ou le ‘’droit de sang’’ est une pratique courante au Tchad en dépit du principe de la laïcité édicté dans le préambule de la constitution. Lors de leur session ordinaire du 12 au 19 avril 2018 à N’Djaména, les évêques ont réfléchi sur la pratique de la diya au Tchad. Pour eux, cette pratique est contraire à la volonté des Tchadiens exprimé dans la constitution de 1996 qui stipule dans son préambule : « nous peuple tchadien, affirmons par la présente constitution notre volonté de vivre ensemble dans le respect des diversités ethniques, religieuses régionales et culturelles ; de bâtir un Etat de droit et nation unie fondée sur les libertés publiques et les droits fondamentaux de l’homme, la dignité de la personne humaine et le pluralisme politique, sur les valeurs africaines de solidarité et de fraternité ».

Selon les pasteurs, cette pratique divise les tchadiens, compromet la paix sociale et les efforts faits pour restaurer l’Etat de droit et ruine l’économie des communautés. « Nous demandons aux autorités compétentes que cette pratique ne soit pas imposée à une communauté où elle n’est pas de tradition et même dans les communautés où elle est reconnue, qu’elle soit encadrée », interpellent-t-ils.

Ils demandent par ailleurs l’instauration de l’autorité judiciaire et la dissolution des accords intercommunautaires pris pour l’application de la diya. « La diya développe des rancœurs intercommunautaires », concluent-ils.

Stanyslas Asnan