Economie

Le gouvernement confirme la réduction à 50% du complément de salaire de base

Le gouvernement confirme la réduction à 50% du complément de salaire de base 1

Le gouvernement confirme la réduction à 50% du complément de salaire de base

Le ministre des finances et du budget Abdoulaye-Sabre Fadoul a organisé une conférence de presse ce jeudi 25 janvier 2018 dans son cabinet pour confirmer la réduction à 50% sur l’ensemble des éléments complémentaires du salaire de base. Selon le ministre, le gouvernement reste ouvert à toute proposition alternative susceptible d’atteindre le seuil exigé par le Fmi.

La joie des syndicats de travailleurs n’aura été que de courte durée. Le gouvernement décide de mettre en œuvre le décret n° 687 dans son intégralité. Selon le ministre des finances et du budget Abdoulaye Sabre Fadoul, le salaire indiciaire des agents de l’Etat sont préservés mais tous les autres avantages sont réduits dans l’esprit et suivant la lettre du décret n° 687. « Les avantages sur le salaire de base sont réduits à 50% conformément aux discussions du 10 janvier dernier », précise-t-il. Le ministre des finances qui prévient : « l’immobilisme et le populisme ne feront qu’aggraver la situation », avant de poursuivre : « Les discussions au sein du comité tripartite se poursuivent pour imaginer et proposer toute autre option alternative susceptible de faire réaliser l’économie de 30.000.000.000 exigée sur la masse salariale annuelle».

Pour le ministre des finances, le mois de janvier, les salaires des fonctionnaires ne seront pas soumis à l’abattement progressif initialement prévu dans le cadre des discussions du comité tripartite. « Indépendamment de notre engagement avec le Fmi, le trésor public n’a aucun moyen de supporter une masse salariale de trois cent quatre vingt milliards (380.000.000.000) par an alors que toutes nos ressources confondues ne suffiront pas à couvrir le seul dépense salariale ». Pour lui, les Tchadiens doivent aujourd’hui collectivement consentir des sacrifices pour espérer redresser les finances de l’Etat et préserver les acquis sociaux de base. « C’est une question de bon sens et de réalisme qui doit préoccuper tous nos compatriotes qu’ils soient agents de l’Etat, salariés du privé ou simple citoyen. Personne ne peut assumer la lourde responsabilité de continuer  à enfoncer le pays en s’abstenant à prendre des mesures difficiles, certes impopulaires mais qui sont les seules à même de sauver notre avenir commun », complète-t-il.

Stanyslas Asnan

 

 

 

 

 

 

 

En claire, si rien n’est fait, si aucune mesure n’est décidée et mise en ouvre,  le trésor public ne pourra même plus payer les salaires quel qu’en soit le gouvernement en place ou le ministre des finances en poste.

1« A la veille du déclenchement de paiement du mois de janvier, et en raison des informations contradictoires qui circulent si et là, nous avant voulu faire une mise au point. Partant du refus des organisations syndicales et conformément à l’arbitrage du premier ministre, applaudi et accepté par les représentants présents à la rencontre du 10 janvier 2018, le gouvernement a décidé d’abandonné l’option d’abattement progressif  des traitements des agents de l’Etat. Donc pour le mois de janvier, les salaires des fonctionnaires ne seront pas soumis à l’abattement progressif initialement prévu dans le cadre des discussions du comité tripartites ».

1 « Conformément aux discussions de la rencontre du 10 janvier au tour du premier ministre, les services du ministère des finances se sont contentés de mettre en œuvre le décret n° 687 dans son intégralité, c’est-à-dire en appliquant la réduction à 50% à l’ensemble des éléments complémentaires au dessus des salaires de base. « Le salaire indiciaires des agents de l’Etat sont préservés mais tous les autres avantages sont réduits dans l’esprit et suivant la lettre du décret n° 687 ».

3 « Les discussions au sein du comité tripartite se poursuivent pour imaginer et proposer toute autre option alternative susceptible de faire réaliser l’économie de 30.000.000.000 exigée sur la masse salariale annuelle. Les services du ministère de finances appliqueront le moment venu toute solution de rechange dès le mois de février si une telle solution venait à être proposée par le comité technique tripartite et ce, à temps. Dans tous les cas, il faut révéler que la réduction de la masse salariale globale est acté par la loi des finances 2018, laquelle loi qui est adoptée par la représentation nationale à la fin du mois de décembre 2017. Il faut aussi rappeler qu’indépendamment de notre engagement avec le Fmi, le trésor public n’a aucun moyen de supporter une masse salariale de 380.000.000.000 par an alors que toutes nos ressources confondues ne suffiront pas à couvrir le seul dépense salariale.. Il faut savoir que sur une période de 10 ans, la masse salariale a augmenté de 700%. Aujourd’hui, nous devons collectivement consentir des sacrifices pour espérer redresser les finances de l’Etat et préserver les acquis sociaux de base. L’immobilisme et le populisme ne feront qu’aggraver la situation. En claire, si rien n’est fait, si aucune mesure n’est décidée et mise en ouvre,  le trésor public ne pourra même plus payer les salaires quel qu’en soit le gouvernement en place ou le ministre des finances en poste. Bien sûr, nous convenons qu’une lutte implacable doit être menée toutes les formes de déperdition des ressources publiques. Les efforces doivent en effet portés également sur le volet recette et pas uniquement sur le volet dépense ».

4 « De 2014 à 2017, le trésor public a contracté une dette de plus de huit cent milliards (800.000.000.000) pour payer le salaire des fonctionnaires. Cette dette qui ébranle tous les secteurs bancaires doit être remboursée. Rien qu’en janvier 2018, une échéance de 54.000.000.000 aurait dû être payée mais elle n’a pu être honorée par le trésor public et repoussée. Doit-on continuer à avec cette aberration en endettant les générations futures pour payer le salaire de 150.000 agents tout en sacrifiant au passage le fonctionnement des hôpitaux, des écoles et des investissements sociaux ou dans les infrastructures. C’est une question qui se pose et chaque tchadien doit se la poser. Personne ne peut assumer la lourde responsabilité de continuer  à enfoncer le pays en s’abstenant à prendre des mesures difficiles, certes impopulaires mais qui sont les seules à même de sauver notre avenir commun ». La facilité aujourd’hui pour le gouvernement et le ministère des finances est de ne rien faire pour ne pas assumer les décisions susceptibles d’être critiquées par tous mais la facilité n’est pas le remède approprié dans le contexte actuel.