Le Sg du Batha défie la justice et expulse les bilala de Ngalnoro
L’avocat des ressortissants du département du Fitri, Me Alain Kagonbé a animé un point de presse ce samedi 20 janvier 2018 à la Maison des médias du Tchad pour dénoncer le comportement du secrétaire général de la région du Batha expulsant ses clients alors que l’affaire est pendante à la justice.
Les faits remontent au 10 mars 2017. Un litige foncier oppose la communauté Bilala du canton Ngalnoro à celle d’Ouled khanaïm du village Doubakh. Hassan Mahamt Annour, habitant Doubakh a porté plainte contre Ahmat Mahamat Zenallah et Kaidatlah Moussa Hassan devant le tribunal de grande instance (Tgi) d’Ati, réclamant au nom de la communauté Ouled khanaïm un terroir qui appartiendrait au village Doubakh. Le tribunal déclare l’action irrecevable pour défaut de qualité et condamne ce dernier aux dépens à payer à Ahmat Mahamat Zenallah et Kaïdallah Moussa Hassane une somme de seize millions Fcfa et cinq cent millions de Fcfa à titre de dommages-intérêts.
Selon le jugement, alors que l’affaire est pendante, le requérant s’est fait délivrer une procuration judicaire en date du 14 juillet 2017 lui permettant d’agir en lieu et place de Cheikh Outman Moussa Abdoulaye et interjette l’appel devant la cour d’appel de Mongo. La cour d’appel rejette sa demande de suspension des travaux sur ledit site, confirme le jugement pour défaut de qualité et le condamne à dix millions à titre de dommages-intérêts et à trois cent cinquante milles aux dépens. Selon le conseil de Ahmat Mahamat Zenallah et Kaïdallah Moussa Hassane, Me Alain Gakonbé, le secrétaire général de la région du Batha Kodji Daniki sur instruction du ministre de l’administration du territoire a expulsé manu militari Khaidallah Moussa Hassan et autres ce 10 janvier 2018 alors que l’affaire est pendante devant la cour suprême. « Nous sommes dans un pays démocratique et il est inconcevable que des autorités administratives, censées être neutres dans une affaire opposant leurs administrés puissent prendre partie alors que cette affaire se trouve devant les juridictions », précise-t-il.
« Depuis 2013, les ouled Khainaim, instrumentalisés par le chef de Canton de Fitri et fort du soutien des autorités administratives locales n’ont cessé d’afficher des actes de provocation: tentative de destruction d’une pompe à eau, incendie volontaire des cases, vol d’une plaque portant le nom du village, menaces de mort contre Khaidallah Moussa Hassan et consorts », peut-on lire dans la communication du conseil des ressortissants du Fitri. Face à cette escalade, l’avocat appelle la communauté à garder le calme en dépit de ce comportement qui ne vise qu’à verser le sang entre deux communautés sœurs. En attentant la décision de la Cour suprême, les ressortissants du département du Fitri et leur conseil demandent aux plus hautes autorités de faire cesser ce comportement qui n’honore pas leurs engagements en faveur de la cohabitation pacifique entre communautés.
Stanyslas Asnan