Economie

Tchad : les inondations mettent à genoux le secteur informel

Tchad : les inondations mettent à genoux le secteur informel 1

Les dernières grosses pluies enregistrées entraînant des inondations avec pour conséquences des maisons écroulées , des têtes de bétail emportées et des pertes en vies humaines ne sont pas aussi sans conséquence sur l’économie nationale, surtout le secteur informel.

Sur l’avenue du 10 octobre dans le 7eme arrondissement de N’Djaména,c’est la mêlée, tant    les  automobilistes ,piétons et  autres manutentionnaires se bousculent pour   se frayer un passage dans l’étendue d’eau qui a englouti la voie bitumée. Tout au long de cette voie, plusieurs boutiques, salons de coiffure,  cybercafés et pharmacies sont fermés a cause des inondations.

Depuis la matinée, Adam assis dans sa boutique qui résiste grâce au  barrage éphémère érigé  à l’aide   de la terre mise dans les sacs de ciment. Stratagème qui empêche jusqu’ici l’eau d’envahir son commerce. Désemparé, Il observe   cette scène décevante en pleine capitale d’un pays pétrolier. « Aucun client n’a osé franchir le seuil de la porte de ma boutique depuis le matin », lance-t-il.

Juste à quelques minutes de marche de là, Wilfried vient d’ouvrir les portes de sa boutique après plus de 2 semaines de fermeture pour cause d’inondation. Pour  lui, quand on parle des inondations , tout est négatif.« On perd beaucoup et nos produits  tendent vers la date d’expiration. On n’a pas de clientèle comme vous le voyez », souligne -t-il.

Plus loin , au quartier Boutalbagara dans le même arrondissement, Ernest, tenancier de bar ne peut plus faire tourner ses affaires. Les eaux de pluie ont bloqué l’accès à son alimentation. Après avoir été obligé de fermer pendant plusieurs semaines, il estime que ces inondations sont pour lui, une malédiction. Il indique, se débrouiller ailleurs pour payer son bailleur. «Quand mon bar tournait, je gagnait entre 15.000 et 20000 de recette  par jour. Maintenant, pour ne pas me mettre à dos  mon bailleur,  je suis obligé de me trouver un autre travail pour  respecter mes engagements », affirme-t-il.

Selon les boutiquiers, tenanciers des bars, etc. Les bailleurs et les agents de la mairie ne comprennent pas quant il s’agit de payer le loyer ou les patentes . « Il veulent leur argent dans le délai alors que nos chiffres d’affaires baissent énormément »,informent-ils.

A cause de ces inondations, de nombreux artisans et autres professionnels de petits métiers qui ne peuvent circuler, enregistrent des manquent à gagner qui n’apparaitront malheureusement pas dans les comptes publics parce que la plupart exerce dans l’informel.

Lobey Bab Sidick