Pendant que les minus-bus sont de plus en plus sollicités pour les déplacements à travers la capitale N’Djamena, l’incivisme des conducteurs et les convoyeurs énerve plus d’un. Des disputes et bagarres s’ensuivent parfois.
Ce dimanche de mois de juillet, au point de stationnement de Walia Madagascar dans le 9ème arrondissement de N’Djamena, Apolline en partance pour Nguéli, est victime de l’incivisme d’un apprenti. Le bus en chargement pour ce quartier du même arrondissement était prêt à partir lorsqu’arrive la dame. «Venez madame, si vous êtes entrain d’aller à Ngeuli, il ne nous reste que deux places. Soyez rapides pour ne pas rater cette première occasion», lance le jeune convoyeur. A peine a-t-elle posé un pied dans la voiture que celle-ci démarre en trombe manquant de la faire tomber. «Stop chauffeur ! Il ne faut pas me tuer. Je pense que vous êtes sans cœur pour nous vos clients. Laisser moi descendre pour prendre un autre bus », s’emporte-t-elle.
A peine 70 mètres parcourus, le conducteur obtempère mais exige que la dame paye la distance parcourue. «Vous devez payer. C’est à exécuter ou vous aller continuer le voyage avec nous. Nous ne faisons pas d’essai», lance le chauffeur, visiblement en colère. Entre temps, le receveur, main tendue vers sa passagère, l’insulte. Furieux les passagers menacent tous de descendre. «Ils devraient nous respecter surtout nous les clients. Ces gens n’ont réellement en tête que l’argent et non la sécurité de leurs clients», s’est lamenté un autre passager.
En plus de ce comportement incivique des apprentis conducteurs, il y a aussi des injures et même des harcèlements exercés sur les passagers au quotidien.
Comme dame Appoline, Kaltouma vendeuse de poisson frais au marché de Dembé a été aussi violentée par un chauffeur et son apprenti . Son tort est d’avoir revendiqué 50 francs à l’apprenti. «Au moment de descendre du bus, j’ai donné au convoyeur une somme de 300 fcfa. Et lui devrait me remettre 50 Fcfa mais il ne l’a pas fait. En voulant revendiquer mon reliquat il s’est mis à m’injurier et me menacer », raconte-t-elle.
De telle pratiques se passent soit à la décente des clients, soit à leur montée dans le bus. «Ce que font les conducteurs et leurs convoyeurs est décevant. Si vous voulez monter, ils sont pressés pour aller chercher d’autres clients et si vous voulez descendre c’est comme si tu leur fais prendre le temps. Il faut que cela change», vocifère un passager excédé par cet incivisme.
Outre les violences exercées sur les passagers, il y également le non-respect des conditions d’embarquement et du nombre des passagers à bord qui passe de trois passagers par siège à quatre voire cinq personnes.
Hassan Brahim, chauffeur et membre de la fédération nationale des syndicats des transporteurs urbain et inter urbain du Tchad s’explique: « nous nous retrouvons souvent pour des conseils et orientations. Mais ce n’est pas facile de faire comprendre le civisme à tous les conducteurs et leurs convoyeurs».
Tout en déplorant le comportement de certains conducteurs et leurs apprentis qui n’ont aucun respect envers les usagers, Hassan Brahim insiste sur le fait que , « les apprentis et les passagers doivent se comprendre et se respecter les uns les autres pour éviter les disputes et les bagarres».
Devant cette situation déplorable, les autorités en charge de la circulation dans la ville de N’Djamena sont interpellées pour assurer un transport de qualité à la population
Nguelsou Balgamma