Kebzabo annonce 2018 comme l’année de la «restauration des libertés »
Le chef de l’opposition démocratique Saleh Kebzabo a animé ce mercredi 20 décembre 2017 une conférence de presse à son domicile en présence des leaders d’autres partis politiques et des journalistes. Le président de l’Undr a passé au peigne fin les sujets d’actualité nationale à l’internationale.
De l’arrogance des dirigeants occidentaux aux manœuvres du Mps et des alliés en passant par le calvaire des tchadiens, le président de l’Undr n’est pas passé par quatre chemins pour dénoncer les dérives des gouvernants et les appeler à la raison.
Selon le chef de l’opposition démocratique, l’année 2017 est marquée par la négation politique mondiale qui s’explique par l’arrogance, le mépris et le manque de solidarité des grandes puissances. « De nouveaux dirigeants à la tête de leurs pays, adoptent des pratiques qui nous donnent le tournis comme le cas des Etats Unis d’Amérique où Donald s’est fait élire avec un slogan ‘’America first’’ qui lui donne des opportunités à renoncer au leadership sur des problèmes sociaux », dénonce-t-il. Pour lui, la politique du locataire de la maison blanche est négative pour les pays qui aspirent au développement et à la paix.
Il appelle les dirigeants africains à s’occuper de leurs populations. « Les dirigeants africains doivent se dire que la priorité des priorités, c’est le sort de leurs populations qui ne saurait continuer d’être gérées de Paris, Londres Berlin, Bruxelles ou Washington… les temps où on allait chercher les instructions en Europe ou en Amérique est révolu, ceux qui ne l’aurait compris paieront cher », précise Kebzabo avant d’appeler les Africains à prendre leur destin en main. « Les solutions de nos problèmes ne se trouvent nulle part ailleurs. Nous devrions nous battre pour assurer non seulement notre avenir mais celui de nos enfants autant ».
Le Chef de l’opposition dénonce l’attitude des partenaires du Tchad qui ferment les yeux sur les dérives du Mps et de ses alliés au nom poursuit-il, « de la lutte contre le terrorisme ». « Si le terrorisme a trouvé un terreau dans notre région, c’est que les gouvernants concernés n’ont pas de solutions aux problèmes et constituent eux-mêmes des problèmes », complète-t-il.
« Peut-on se dire démocrate et continuer de soutenir une dictature qui viole au quotidien les principes élémentaires de démocratie, par l’interdiction des réunions et des marches pacifiques, l’arrestation des acteurs politiques et sociaux, la mise sous coupe réglée des journalistes », s’intérroge-t-il.
Selon lui, le responsable de tous les problèmes des Tchadiens est un seul homme. « Deby a érigé en système les crimes économiques, les crimes de sang, les déroutes économiques et financières, la fin de l’Etat de droit, l’impunité institutionnelle, le tribalisme, le régionalisme, les conflits intercommunautaires et le népotisme », martèle-t-il.
Kebzabo n’a oublié de dénoncer l’arrestation de l’ex maire de Moundou Laoukein Kourayo Medard, président de la Ctpd, et autres opposants et activistes comme Mayadine Babouri incarcéré depuis plusieurs mois, sans être déféré à la justice.
Présentant ses vœux aux Tchadiens, il les appelle à se lever et défendre leur droits en 2018. « Trop, c’est trop. Cessons de murmurer et de gémir nos douleurs, ne fermons pas les yeux sur nos maux, dénonçons haut et fort les actes inhumains de racisme intérieur de tribalisme, et de régionalisme entretenu par Deby et les siens. Nous sommes déjà des cadavres et un cadavre n’a plus peur. La liberté s’arrache donc, il est temps d’agir », affirme-t-il.
Stanyslas Asnan