Le Gouvernement tchadien, avec le soutien du programme alimentaire mondiale (PAM), de la Banque Mondiale et de leurs partenaires, déclenche son plan national d’urgence pour répondre aux besoins alimentaires et nutritionnels immédiats pour un million de personnes parmi les plus vulnérables dans huit provinces du pays durant la période de soudure qui s’étend de juin à août.
Soutenu par le Programme Alimentaire Mondial des Nations Unies (PAM), la Banque Mondiale, la Commission européenne, le Japon et les États-Unis, ce plan de réponse prévoit la distribution de nourriture, de kits de semences, et des transferts monétaires pour les familles les plus exposées à la faim dans les provinces de l’Ennedi Est, du Wadi Fira, du Ouaddaï, du Sila, du Logone Oriental, du Lac, du Kanem et du Barh El Gazel. Cette intervention est couplée avec la fourniture de produits nutritionnels enrichis pour les enfants de moins de deux ans, les femmes enceintes et celles qui allaitent. « Notre pays fait face à une insécurité alimentaire sans précédent, accentuée par de multiples crises dont l’afflux massif de réfugiés, l’insuffisance de la production agricole en raison notamment des effets du changement climatique », a déclaré le Ministre de la Santé Publique, Dr Abdelmadjid Abderahim Mahamat. « La réponse majeure que nous lançons aujourd’hui avec le Gouvernement à travers des financements de la Banque Mondiale, de la Commission européenne, du peuple du Japon et du peuple américain va permettre, avec le soutien du PAM, de distribuer une assistance vitale à nos concitoyens en urgence »,a-t-il ajouté .
Le Tchad est en effet confronté à sa cinquième année consécutive d’insécurité alimentaire sévère, avec 3,4 millions de personnes qui ne pourront pas répondre à leurs besoins alimentaires et nutritionnels de base durant cette période de soudure selon les projections de l’analyse sur la sécurité alimentaire du Cadre Harmonisé de mars 2024. Cela représente une augmentation de 240 % comparée à 2020 pour cette même période cruciale où les stocks alimentaires s’épuisent et la faim atteint son pic en attendant les prochaines récoltes. La malnutrition a également atteint des niveaux alarmants, avec environ 1,4 million de cas de malnutrition aiguë chez les enfants de moins de cinq ans.
Cette année, la situation est aggravée par une combinaison de facteurs structurels et conjoncturels, dont les impacts négatifs des conflits, de l’augmentation des prix et de la crise climatique comme les inondations et les sécheresses. « Nos équipes sur le terrain mettent tout en œuvre pour répondre aux besoins immédiats des populations tchadiennes les plus touchées par cette crise. La situation nécessite une réponse d’urgence de grande envergure avec tous les partenaires », a déclaré Koffi Akakpo, le Représentant par intérim du PAM pour le Tchad. « Pour absorber l’impact de ces crises successives de plus en plus graves, le PAM fait appel à des investissements massifs pour renforcer la sécurité alimentaire à long terme, améliorer la productivité agricole, la résilience face aux chocs climatiques, et le pouvoir d’achat des populations les plus fragiles afin de mieux résister aux crises »,insiste Akakpo.
« En mobilisant plus de 100 millions de dollars pour aider le gouvernement à faire face à l’urgence alimentaire, la Banque Mondiale travaille à l’amélioration des conditions de vie de la population tchadienne, qui fait face à plusieurs chocs à la fois. Ceci inclut les 52 millions de dollars acheminés par le PAM », déclare Rasit Pertev, le représentant Résident de la Banque Mondiale au Tchad.
Au Tchad, le Programme alimentaire mondial des Nations Unies travaille à des solutions transformatrices innovantes à long terme contre la faim et s’engage à soutenir les programmes nationaux qui renforcent la résilience des communautés face aux crises, grâce à la protection sociale et à des investissements dans des systèmes alimentaires inclusifs et résilients.
Depuis 2018, le programme intégré de résilience du PAM a soutenu 787 000 personnes de 282 villages à travers 14 régions, et a contribué à restaurer les terres dégradées pour la production alimentaire et fourragère, à soutenir l’éducation des enfants à travers les cantines scolaires et une assistance nutritionnelle, à améliorer l’accès à la nourriture et à augmenter les revenus. Depuis le début de ce programme, le PAM a récupéré et mis en valeur des terres d’une superficie équivalente à 46 400 terrains de football à travers le pays.