C’est une évidence, tout le monde sait et même le diable qui est le vainqueur de cette présidentielle du 6 mai 2024. Mais l’Agence nationale de gestion des élections (Ange) et le Conseil constitutionnel légitiment la forfaiture en faisant de Mahamat Idriss Déby Itno le grand gagnant de la première présidentielle post Idriss Déby Itno.
Le ridicule, et plusieurs éléments l’attestent, c’est que certains délégués en charge des résultats ont été surpris d’apprendre que les résultats allaient être proclamés alors qu’ils étaient encore en route avec les cantines contenant les procès-verbaux. L’affaire aurait pu faire rire n’eut été les conséquences du déluge de feu qui a inondé la ville et le Cameroun voisin causant un nombre indéterminé de morts.
A la fin, l’invocation du chercheur néerlandais, Robert Buijthenjus, grand connaisseur des mouvements politico-armés qui se demandait si Idriss Déby allait être le dernier chef de guerre à la tête du Tchad, n’est qu’un triste souvenir. L’alternance démocratique, il faut l’oublier. C’est la leçon de ce scrutin d’ailleurs relayé par le général Taher Erda, tout puissant patron de la garde présidentielle qui a rappelé que lui et les siens doivent leur pouvoir et les avantages qui s’en suivent à la force des armes et du sang.
Le peuple lui a montré en trois semaines de campagne qu’il aspirait au changement et l’a montré dans les urnes. A la proclamation des résultats, ce sont des salves d’armes automatiques qui ont remplacé ce qui aurait dû être une liesse populaire. Tout esprit lucide sait désormais que le peuple Tchadien est victime d’un coup d’état permanent qui n’impose que la force des armes. Mais après une telle démonstration comme l’a montré le peuple Tchadien, le vent du changement ne saura attendre parce que tout empire périra.
La Rédaction