Edito

L’adversité contre Masra sort du bois

L’adversité contre Masra sort du bois 1

Nous l’avions déjà écrit dans ces colonnes. Rien ne lui sera épargné dès lors qu’après le parcours qui a été le sien, Succès Masra a été chargé de diriger l’action gouvernementale quelques semaines après l’accord de Kinshasa. Des conditions de son retour à sa nomination comme chef du gouvernement, en passant par la composition de son gouvernement, le leader des Transformateurs a cristallisé la critique de tout ce qui incarne le système allant de Deby père au fils.

À l’animosité du pouvoir s’est ajouté la haine de ses compagnons d’hier qui, écrasés par l’aura, le dynamisme et la popularité de Masra même pendant son exil, sortent du bois pour espérer profiter de la confusion. En panne de créativité, ils ne pardonnent pas en vérité à leur ancien allié d’avoir tiré les marrons du feu pendant qu’ils hurlaient au loup. Sur le coup, Masra s’est comporté en politicien pragmatique pendant que d’autres, généralement sans assises réelles, s’enfermaient dans des incantations d’activistes qui ne se résument qu’à la dénonciation.

Des réseaux sociaux à la réalité quotidienne de l’administration, le Premier ministre fait face à une adversité tirée par les cheveux qui laisse croire qu’en cette veille de campagne il est le dépositaire d’un mandat finissant. A y voir de très près, il est plus question de frustrations, nées de la montée fulgurante de Masra, que d’une adversité structurée visant le programme politique du jeune leader des Transformateurs.  Il n’est pas aussi à exclure que, dans ce pays de la transhumance politique, nous sommes en train d’assister à une manœuvre sournoisement menée par le vieux système.

Augmentation des prix du carburant : Masra! Crise énergétique : Masra! Comble du ridicule, embouteillages sur le pont : Masra. Comme si d’un coup de balai magique, les difficultés insolubles depuis des lustres devraient l’être au lendemain de l’arrivée du chef des Transformateurs aux affaires. L’amateurisme derrière ces manœuvres est si flagrant qu’en lieu et place de la flagellation, Masra semble être martyrisé par une population désormais au fait de la politique politicienne.

A la veille de l’ouverture de cette campagne électorale inédite où le Président de Transition et son Premier ministre s’affronteront aux urnes, on assiste à une bipolarisation du champ politique. D’un côté l’ancien parti au pouvoir, ses alliés, son ancienne opposition ou ce qui en tenait lieu et de l’autre Succès Masra et les siens. On se rend compte du coup de quel côté se trouve la volonté de changement…

La rédaction