J’ai suivi avec gravité et le coeur meurtri, les événements de ces dernières 48 heures avec, malheureusement encore une fois, des pertes en vies humaines. En ces circonstances douloureuses, je présente mes condoléances attristées à toutes les familles endeuillées. Rien ne saurait jamais justifier que le sang tchadien continue d’être versé par des armes tchadiennes. La violence nourrit la haine, qui a son tour nourrit la violence : un cercle vicieux de malheur et d’horreur dont il faut impérativement sortir ensemble. Une justice bien et équitablement distribuée, est la seule thérapie efficace à nos profondes fractures sociales qui gangrènent notre corps social. Au terme arrivant de notre transition, seule l’organisation d’un scrutin transparent, sincère et inclusif pourra contribuer à ressouder nos fractures. J’en appelle de tout cœur, à la force de la sagesse pour un ressaisissement et un apaisement des esprits. Notre pays a connu tant d’heures sombres dans son histoire, que poursuivre sur cette voie, serait un échec collectif indigne de notre génération. Le monde attend de nous une autre image que celle d’un pays intolérant, banalisant la violence et l’horreur. J’ai foi en notre capacité commune de sursaut pour que l’amour de notre drapeau arrête la haine qui nous ruine. En ces moments particulièrement douloureux, aucune condamnation ni aucune expression de soutien ne peut contribuer à cicatriser cette plaie saignante que nous devons panser ensemble. Dieu bénisse le Tchad !