Plus d’un an après la mesure d’interdiction au Tchad de la vente et la consommation de ces produits réputés toxiques, le business se porte toujours bien. «Lion d’or», « King Arthur », « Petit marteau » et d’autres marques aussi alcoolisées ont toujours pignon sur rue.
Alors qu’il devait disparaître des marchés en 2022, le whisky en sachet est toujours vendu dans certaines rues de N’Djamena, il suffit de 50 f ou 100 fcfa pour s’en procurer . Certains en font même un petit-déjeuner au point où l’on se demande si ce produit est vraiment interdit de vente et de consommation sur le sol tchadien. « Ces whisky frelatés se vendent comme des petits pains dans les quartiers au vu et au su de tous. Les jeunes en raffolent ces derniers temps . Le plus inquiétant, est qu’il est difficile de dire exactement la quantité d’alcool que contient le sachet, ni le degré et ni la composition exacte », s’alarme Paulin rencontré au quartier Walia.
Les consommateurs de ces produits très nocifs à l’organisme, notamment au système nerveux, sont pour la plupart des jeunes, âgé de moins de 20 ans. Les parents fatigués de prodiguer des conseils, n’ont d’yeux désormais que pour observer les dégâts. «Quand tu dis à un jeune de ne pas boire, il va dire que lui il fait sa vie. Qu’est-ce qu’on peut faire », Déplore une mère de famille. « C’est désolant quand tu vois des jeunes de moins de 20 ans, au fil du temps affaiblis, méconnaissables ou dans les hôpitaux atteint de maladies tels que la cirrhose du foie, les hépatites suite à la consommation de ces poisons », informe Berthine agent de santé.
Le phénomène a atteint la côte d’alerte, et pour beaucoup, la faute incombe à l’Etat, qui selon eux, fait preuve de mansuétude dans la libéralisation de la vente des boissons alcoolisées. « C’est bien beau d’interdire quelque chose, mais après y’a-t-il eux un suivi sur le terrain ? Est-ce que les vendeurs de ces produits ont été appréhendés ne serait-ce qu’une fois ? Ces arrêtés ministériels, n’ont pour l’heure pas fait reculer le fléau. Face à la progression du fléau Il est impératif que le gouvernement fasse de la lutte de l’alcoolisme une priorité », déclare Nialbé enseignant dans un collège de la place.
Pour d’autres face aux ravages, la sensibilisation reste le maître mot. «Même si pour beaucoup, l’alcoolique est le seul responsable de ses maux, ces alcooliques ont besoins d’aide. Il faudrait davantage des campagnes de sensibilisation. Nous devons sensibiliser nos jeunes. Leurs faire savoir que l’alcool nuit gravement à la santé », a souligné l’agent de santé Berthine.
Kedaï Edith