PolitiqueSocieté

« Nous sommes résolus à poursuivre nos fonctionnaires de cadastres qui se sont inscrits sur des démarches de faux », Mahamat Assileck Halata

« Nous  sommes résolus à poursuivre nos fonctionnaires de cadastres qui se sont inscrits sur des démarches de faux », Mahamat Assileck Halata 1

Le 23 octobre dernier, le ministre de l’aménagement du territoire, de l’habitat et de l’urbanisme Mahamat Assileck Halata, a présenté un rapport de recensement  des réserves de l’Etat spoliées dans la ville de N’Djamena, ce qui a relancé une fois de plus, le débat sur le problème foncier qui touche particulièrement toute la population tchadienne.  Quelles sont les mesures mises en place pour récupérer ces réserves spoliées  ?  Qu’est-ce que l’Etat a prévu pour ces personnes qui seront déguerpies de ces réserves ? Dans une interview accordée à votre hebdomadaire, le ministre donne des précisions.

Sur 1529 réserves répertoriées dans la ville de Ndjamena, 389 sont occupées par des constructions étatiques et privées à caractère d’utilité publique. 491 réserves occupées par des constructions à usage d’habitation et commercial doivent être élucidé et 649 réserves sont des espaces libres que l’Etat doit sécuriser, telles sont les conclusions du rapport présenté par le ministre de l’aménagement du territoire.

Si d’après le rapport, l’occupations de ces réserves de l’Etat  sont, pour la plupart  illégales ,  le  ministre de l’aménagement du territoire, a toutefois admis sans équivoque , que  l’Etat  est en grande partie responsable de cette situation. «  Quand je dis, c’est la faute à l’Etat, cela veut dire que c’est  la faute aux fonctionnaires de cadastres et à certains magistrats qui a cause de l’appât du gain, ont fait des malversations en octroyant ces réserves aux usagers et  ont mis aujourd’hui l’Etat devant le fait accompli.  Et comme ce sont des fonctionnaires de l’Etat, c’est donc à l’Etat de prendre des décisions qui s’imposent » déclare-t-il.

Pour pallier ce  problème, Mahamat Assileck Halata, a souligné qu’un travail de fond a été fait.  « Avec le ministre de la justice, nous avons fait un travail de fond.  Dorénavant, il n’est plus permis à un magistrat de pouvoir statuer sur un problème foncier. Le magistrat n’a pas l’apanage de distribuer des terres. Tout comme nous sommes résolus à poursuivre nos fonctionnaires de cadastres qui se sont inscrits sur des démarches de faux. Nous avons mis également en place, une commission au ministère de la justice. Notre but c’est d’aller aussi vers un tribunal foncier (ou il y’aura des juges et des magistrats), qui va désengorger la justice » annonce-t-il avant de poursuivre que ,  le problème foncier au Tchad , existe depuis la nuit des temps et ce n’est seulement , « qu’en conjuguant nos efforts tous  ensemble pour toucher le vrai problème, que tout le monde aura son compte et personne ne sera léser ».

Interrogé sur les mesures prises par l’Etat pour que les personnes qui seront déguerpies ne soient pas désavantager, le  ministre de l’aménagement du  territoire fait savoir qu’une commission interministérielle qui  réfléchira sur la question  a été mise en place. « Cette commission prendra en compte  plusieurs aspects, social, politique, humaine… Nous allons traiter les sujets dans leurs essences pour satisfaire tout le monde. Là où on nous dira il faut reprendre, on détruira, on cassera, on reprendra et là où on nous dira, non c’est du cas par cas, c’est sensible, on le traitera aussi. Nous allons mettre tout ça dans une corbeille et réfléchirons pour avoir le nectar capable de satisfaire tout le monde », explique-t-il. Et a ceux qui doute encore ,Mahamat Assileck Halata rassure, « toute personne déguerpis quelque part par l’Etat  aura son gain quelque part, parce que nous allons le transférer sur d’autres espaces qui ne sont pas des réserves de l’Etat ».

Kedaï Edith