« Taporndal », ce festival qui a regroupés du monde dans la rue 5648 du quartier Chagoua dans le 7ème arrondissement de la ville de N’Djamena, est à sa deuxième édition et ramène encore plus de monde au Tchad et dans ce quartier populaire de la capitale tchadienne ou vivent des populations cosmopolites.
Porté par le « théâtre élan » que dirige le comédien Madjitoubangar Bonaventure, le festival « Tapornandal » (autour du feu en Ngambaye), est avant tout un concept développé par des artistes comédiens pour amener le théâtre au plus près des populations qui n’ont pas l’habitudes des salles de spectacles. Ce théâtre de rue qui plait au public est devenu un festival qui attire du monde.
Cette année, outre les habitants des autres quartiers de la ville, ils sont venus de France, de Suisse et du Burkina pour partager leurs expériences du 10 au 15 octobre avec les riverains de cette rue désormais célèbres ou cohabitent toutes les couches sociales.
Selon Bonaventure Madjitoubangar, le directeur artistique de cet évènement, «Taporndal » répond à une urgence de responsabilité pour tisser le lien entre le théâtre et le quartier . « Cette démarche se fait à travers différentes actions sur le terrain, en mettant la population au cœur de notre pédagogie artistique » ,explique Bonaventure pour qui, le « Tapornadal » est un prolongement de la transformation sociale qui se présente, comme un espace de débat social qui s’ouvre de la rue vers les habitants. Et c’est à travers les avis recueillis auprès des habitants mêmes que le thème de cette 2e édition, «être présent» a été trouvé. « Nous sommes ouvriers, infirmiers, policiers, commerçants comédiens etc. Mais notre métier nous conduit à transformer notre lieu de vie», raconte Bonaventure Madjitoubangar. Pour lui, «le quartier regorge de richesses, des valeurs à partir desquelles, on peut créer une économie », argumente-t-il.
La particularité de cet acte II de Taporndal est la formation. «Nous avons entamé des formations dans le domaine de la scénographie, du jeu d’acteur et surtout de la médiation pour impliquer les habitants dans ce processus et les bénéficiaires sont outre les comédiens professionnels, des amateurs, des jeunes du quartier qui n’ont jamais touché à l’outil artistique. Ceux- là ont fabriqué des projecteurs, ils assurent la régie. C’est une découverte et en même temps une reconnaissance», se réjouit le comédien.
Abgue Boukar Christophe