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Tchad, le berceau de l’obscurité

Tchad, le berceau de l’obscurité 1

Depuis quelques semaines, plusieurs quartiers de N’Djamena sont plongés dans le noir par manque d’électricité. Une situation qui est devenue insupportables pour les ménages et les petites et moyennes entreprises. Malgré les promesses du Président de transition, l’électricité demeure toujours une denrée rare.

Après la nomination du général Ramadan Erdebou comme Directeur général de la Société nationale d’électricité (Sne), il y avait eu de l’espoir. Certains Tchadiens n’ont pas douté de sa capacité à relever le défi de l’électricité à N’Djamena. Quatre mois plus tard, le constat est le même sinon pire. Plusieurs quartiers de la capitale sont plongés dans le noir, sans aucune explication.

Lors de son investiture, le Président de transition, Mahamat Idriss Deby avait promis que la capacité de production de la Sne sera triplée pour le grand bonheur des  Tchadiens. C’est plutôt le contraire de cette promesse que vivent les Tchadiens. « Dans mon secteur, on ne compte plus sur la Sne. L’électricité ne vient quasiment pas », se désole Armand du quartier Chagoua. Même constat au quartier Amtoukoui. « Nous sommes dans le noir depuis trois jours. Aucune explication sur cette situation », ajoute Moustapha. « Il n’y pas de pluie, la vie est devenue chère et la Sne ne donne plus de l’électricité. Vivre à N’Djamena c’est vraiment de l’enfer », affirme Eric très furieux.

Ce manque d’électricité dans la ville de N’Djamena soulève des interrogations. Est-ce le général Ramadan Erdebou se heurte à un lobby puissant au sein de la Société nationale d’électricité (Sne) ? Comme le témoigne ce conflit après le remplacement du directeur administratif et financier, Madtoingué Benelngar, par Hamza Timan Déby. Cette société est loin d’être sous le contrôle des autorités.

Du côté de la direction de la Société nationale d’électricité (Sne), rien ne filtre. Mais selon nos sources à la Sne les installations à Gassi ont pris feu; et puis de 100mw elle est à moins de 60mw de production.

Loin d’être une société au service des Tchadiens, la Sne est juste une vache à lait pour ceux sont sensés la tirer vers le haut. Pendant ce temps, les petites et moyennes entreprises qui comptent sur la Sne ne fonctionnent pas. « Nous sommes obligés de fermer parce que notre générateur est en panne et la Société nationale d’électricité ne donne plus de l’électricité », affirme Allah, gérant d’un Cabine téléphonique au quartier Atrone.

Même si une cellule dénommée « groupe énergie » a été créée pour mener à bien les projets de la Sne, la fin du calvaire n’est pas pour bientôt. Le Directeur général de la Sne, Ramadan Erdebou, lors de la rencontre avec le secrétaire générale de la Présidence et son ministre de tutelle, affirmait que les perturbations de ces derniers temps sont indépendantes de leur volonté, « car les centrales des Farcha 1 et 2  qui fournissent la moitié de la production à la Sne ont besoin d’être maintenues. Cela a entraîné des pannes de quelques groupes », justifie-t-il avant de rassurer que des ingénieurs étrangers, de concert avec les ingénieurs de la Sne, commenceront les inspections et les réparations dans bientôt.

Nadjita Namlengar