La Fao a rendu public les résultats de la recherche formative du projet intitulé “Gestion intégrée du bétail pour la nutrition des enfants de moins de cinq ans au Tchad » entamé en mars dernier.
Les populations des villages Guérére, Balali dans la sous-préfecture de Ntiona au nord Kanem, Rombou et Boudouloum de la sous-préfecture de Kekedina à l’ouest de Mao savent enfin pourquoi la malnutrition est endémique dans la zone et ensemble avec la Fao, les pistes de solutions sont recherchées. Ces villages bénéficiaires du projet Gestion intégrée du bétail pour la nutrition des enfants de moins de cinq ans au Tchad’’, ont reçu les 26 et 27 août 2023, la mission de la Fao et ses partenaires venus restitué les travaux des recherches entrepris par les chercheurs de l’université de Tufts (Usa) et ceux de l’université de N’Djamena.
L’étude en question est portée sur la contamination des différentes sources d’eau consommée par les populations, l’étude sur le degré de tolérance du chlore par les communautés, les pratiques d’alimentation, d’hygiène, et l’allaitement des enfants, l’étude sur l’utilisation de l’eau par les populations migrantes grâces aux trackers comportant des Gps, l’étude qualitative sur la gestion de l’eau et du bétail, l’étude sur la contamination des matières fécales enfants et animaux et de lait animal par des agents pathogènes zoonotique.
Les résultats pour ces communautés rurales fortement affectées par des maladies infantiles, sont quasi identiques et montrent que les maux dont souffrent les enfants sont liés à la dégradation de leur environnement. La souillure de l’eau et la mauvaise qualité des pâturages sont les facteurs clés mis en exergue dans les travaux des experts.
Selon Anastasia Marshak, chercheuse de l’unité Tufts, «l’étude a prouvé que la pluviométrie est mauvaises ces dernières années avec comme conséquences, une mauvaise production agricole. Elle a aussi démontré l’importance du lait dans les communautés et surtout dans la croissance des enfants ». Or, poursuit-elle, « avec une mauvaise pluviométrie, il y’a manque de pâturage et les animaux se nourrissent mal et se livrent parfois à l’anthropophagie, mangeant parfois les restes desséchés de leur congénères ». Tout ceci a des effets sur le lait que produisent les animaux. Il est de mauvaise qualité et du fait d’une alimentation insuffisante, la quantité du lait produit est constamment en baisse.
Ces mêmes études révèlent que « du fourrage et d’autres aliments pour animaux sont vendus mais que les villageois ont du mal à acheter. Les résultats démontrent d’autre part que les tourtereaux (d’arachides et de coton) sont utilisés comme complément alimentaires pour améliorer la productivité du lait». Mais cependant, « l’accès à ces suppléments est aussi une difficulté pour les villageois. », explique Christine Jost Carol, du bureau des affaires humanitaires de l’Usaid.
Après ces résultats, les experts ont demandé aux populations quelles sont leurs attentes pour la phase 2 du projet.
Au cours des échanges, la plus part des villageois surpris par ces résultats, souhaitent que la Fao les aide avec du bétail pour les ménages afin de compenser les pertes et des tourteaux pour aider à avoir un lait de meilleure qualité.
Il apparaît après cette dissémination de résultats, que l’urgence dans l’immédiat est d’augmenter la production du lait, aliment essentiel pour les enfants de 0 à 5 ans. Pour ce faire, « nous allons nous focaliser sur les tourteaux d’arachides identifié comme plus rentable pour permettre d’augmenter la production du lait », laisse entendre, Anastasia Marshak.
La Fao par la voix de son représentant au Tchad, Marc Mankoussou, propose et voit dans quelle mesure, elle peut doter les bénéficiaires du projet de quelques chèvres et de pourvoir en tourteaux dans un premier temps pour essayer d’endiguer et renverser la tendance pour éradiquer la malnutrition aiguë.
Abgue Boukar Christophe