La gale est une maladie parasitaire de la peau due à un acarien appelé sarcopte. Cette maladie contagieuse a refait surface dans certains ménages de la capitale.
Âgée de 11 ans, Nerambaye se gratte sans cesse depuis 3 jours. Ses bras, couverts de plaie laissent à désirer « ça fait plusieurs jours que nous avons remarqué qu’elle se gratte le corps. Cela a commencé par les boutons. De nuit comme de jour, elle ne dort pas, à force de se gratter les boutons se sont transformés en plaies », explique Kemneloum, la maman de cette fillette en lui appliquant la pommade, achetée chez un vendeur de médicaments à la sauvette.
A Ambatta dans le 7ème arrondissement où vive cette famille, le phénomène est presque généralisé.
A quelques pas de là, un autre enfant, Michel, âgé d’environ 8 ans, souffre des mêmes symptômes. Il pleure sans cesse et pour soulager son mal, ses parents le traitent avec une décoction à base des plantes naturelles. « Pour calmer sa douleur, nous faisons bouillir les feuilles de tamarinier et nous lui lavons avec, deux fois par jours », font savoir ses parents.
Comment reconnaître qu’on souffre de la gale
La gale est causée par un acarien, le sarcopte scabiei hominis de son nom scientifique, qui mesure environ 0,4 mm et qui est difficile à voir à l’œil nu. La femelle creuse un sillon sous la peau et y pond ses œufs. Trois à quatre jours après la ponte, les larves éclosent et migrent à la surface de la peau où elles creusent un nouveau sillon appelé le « sillon scabieux », dont la présence permet généralement de confirmer le diagnostic.
Le symptôme principal de la gale est un « prurit diffus », c’est-à-dire des démangeaisons diffuses, qui s’aggravent la nuit et peuvent perturber le sommeil, a indiqué le Dr Batameu Banda Raoul. « On parle de prurit à prédominance nocturne », dit-t-il. Il ajoute que les démangeaisons touchent souvent en même temps plusieurs membres de la famille. Les démangeaisons et les lésions surviennent surtout au niveau de la lésion cutanée la plus caractéristique de la gale, le sillon scabieux (petit sillon rouge, pas toujours facile à repérer, prédominant sur les mains et les poignets), mais d’autres types de lésions peuvent également être présents ( petit bouton, nodule, etc.).
Selon le médecin, contrairement aux idées reçues, la gale n’est pas causée par un manque d’hygiène et elle peut sévir dans tous les milieux sociaux. Et il existe différents types de gale en dehors de la gale commune. « La gale croûteuse anciennement appelée « norvégienne » rencontrée le plus souvent chez les personnes âgées, la gale des « gens propres »fréquente chez les adultes ayant une hygiène irréprochable, caractérisée par la présence de démangeaisons accompagnées de peu de lésions et la gale du nourrisson et du jeune enfant qui est le plus souvent uniquement palmoplantaire caractérisée par des vésiculo-pustules (petites cloques d’eau sur les mains et les pieds, à contenu clair ou purulent).
Prévenir la gale
Pour le médecin, la gale est une affection très contagieuse et elle se transmet principalement par contact direct, peau contre peau, des vêtements et draps. Sa prévention est un peu difficile car elle consiste à éviter tout contact avec une personne infectée, a souligné Dr Batameu Banda Raoul qui rassure qu’il existe un traitement efficace de la gale. « Il se repose sur des traitements antiparasitaires d’application locale c’est-à-dire sur la peau et antiparasitaires oraux c’est-à-dire par la bouche », affirme-t-il. Dr Batameu Banda Raoul appelle la population à se rendre à l’hôpital pour se faire consulter en cas de symptômes tels que les démangeaisons (le plus souvent dans la soirée et la nuit) suivie des lésions de grattage afin de limiter la propagation de la maladie.
Lobey Bab Sidick