Est-ce la scoumoune ?
Décidément, rien ne marche ! L’image du Tchad à peine redorée par le succès relatif à la table ronde de Paris, est aussitôt écornée par des critiques venants de partout. La communauté internationale, les ONG et récemment, le gouvernement Trump accablent le régime par des rapports remettant en cause la démocratie, la bonne gouvernance et même la crédibilité de notre système de sécurité pourtant salué de par le monde surtout en matière de lutte antiterroriste.
D’abord, la Commission des droits de l’homme de l’Onu a publié un rapport alarmant sur les violations flagrantes des droits de l’homme commises par l’Armée tchadienne en Centrafrique entre 2003 à 2014. Le Rapport pointe du doigt Idriss Déby Itno, Président de la république en sa qualité du chef suprême de l’Armée. Ce document fait de vagues. Le gouvernement et les ténors du parti au pouvoir sont montés au créneau pour apporter de démentis sans pour autant parvenir à gommer les traces des exactions en Rca.
L’incident est à peine oublié que, l’ONG Swissaid publie un rapport sur les malversations financières et les détournements des revenus pétroliers, orchestrés et entretenus par le clan au pouvoir. Encore une fois, le gouvernement pousse des cris d’orfraie, la justice est saisie et le parquet annonce avoir ouvert une enquête qui est toujours en cours…
C’est en ce moment que les casques bleus tchadiens, de retour du Mali depuis plus d’une année ont lancé l’opération « brule béret de l’Onu » pour réclamer leurs primes et indemnités restées jusque-là impayées alors que les nations-unies ont versé ce qu’il faut. L’opération vient une fois de plus faire tâche d’huile sur l’image de l’armée tchadienne à l’extérieur.
Le succès de la table ronde de Paris pour les financements de l’économie a quelque peu redoré le blason du pays. Mais ce succès relatif ne sera que de courte durée. Une autre mauvaise nouvelle salit à nouveau l’image déjà entamée de notre pays.
A peine les rideaux sont tombés sur la réunion de Paris que l’Ong Amnesty International publie un rapport mettant en cause l’Etat de droit au Tchad. Dans ce rapport intitulé « Entre récession et répression : le cout de la dissidence au Tchad », Amnesty accuse le pays de graves violations des droits et libertés des citoyens à travers son appareil répressif qu’est l’Agence nationale de sécurité.
Et le clou de la vague de mauvaises nouvelles, nous l’espérons en tout cas, est l’inscription sur la liste noire du Tchad par le Président américains Donal Trump. Le Tchad figure désormais parmi les pays soupçonnés de sympathie terroriste. Est-ce la scoumoune? Nous ne le pensons pas. Le Tchad a une image à soigner à l’international. Pour cela, il faut commencer par le nettoyer de l’intérieur. Il n’est pas trop tard pour bien faire.
La Rédaction