Dans un entretien accordé à votre hebdomadaire au journal Le Pays, l’avocat au barreau du Tchad Me Founessoubo Timothée par ailleurs avocat des manifestants, de Baradine Berdei et défenseur des droits humains, déplore la manière avec laquelle les procès des manifestants du 20 octobre 2022, de Baradine Berdei et ses compagnons se sont déroulés à koro-toro du 08 au 09 mai dernier.
Rendu à korotoro pour l’audience foraine du 08 au 09 mai dernier, Me Founessoubo Timothée s’indigne de la justice tchadienne et dit avoir assisté à une distribution des condamnations des manifestants du 20 octobre 2022. « Pour les mêmes faits, il y a des manifestants qui ont bénéficié des non lieux, les autres ont été renvoyé devant le tribunal correctionnel, certains devant la chambre criminelle», s’étonne-t-il, avant d’ajouter que le politique voulait simplement utiliser le judicaire à des fins politiques. « En dépit des irrégularités énormes que nous avons dénoncées, notre justice est arrivée quand même à condamner les innocents sur la base d’aucune preuve parce que tous ont plaidé non coupables. », informe Me Founessoubo Timothée
Selon Me Founessoubo Timothée, il est difficile de déterminer le nombre des prévenus pour ce procès. « Il y a environ 105 personnes qui ont comparé à korotoro, 5 acquittés à la cour. A la deuxième chambre aucun prévenu n’a été relancé par contre à la première chambre 16 personnes ont été relancé c’est à dire que 21 personnes ont été relancé lors de ce procès de koro-toro et 36 sont condamnés soit à des peines allant de 18 mois d’emprisonnement à 5 ans d’emprisonnement ferme. Le reste, il nous est difficile d’avoir une comptabilité, il y a des prévenus qui se retrouvent sans procès-verbal. Nous soupçonnons qu’il y a encore des gens qui sont encore dans la maison d’arrêt de koro-toro et dont on n’a pas pu identifier, et qu’il y a même des disparus», déplore-t-il.
Pour lui, la chambre d’accusation aurait dû simplement annuler toutes ces procédures pour violation de disposition légale mais elle ne l’a pas fait pour de question politique. « Puisqu’on a besoin d’un procès, on est allé à un procès pour satisfaire à quelqu’un. C’est le but de ce procès qui a été organisé », affirme Me Founessoubo Timothée. Une cassation est envisagée dans les jours à venir.
Baradine Berdei et ses compagnons condamnés à 20 ans de prison
Atteinte à l’ordre constitutionnel, détention illégale d’arme et l’association des malfaiteurs ont été reproché à Baradine Berdei et 10 de ses compagnons. Selon Me Founessoubo Timothée, après une discussion avec le ministère public et la partie principale, deux charges à savoir la détention illégale d’arme et l’association des malfrats ont été abandonné pour se focaliser à l’atteinte à l’ordre constitutionnel. Mais pour lui, un certains nombres de questions reste posée : est-ce que dans le contexte où la constitution était suspendue, peut-on parler de l’atteinte à l’ordre constitutionnel ? « L’atteinte à l’ordre constitutionnel c’est lorsqu’on est dans la constitution, maintenant que la constitution elle-même a été suspendue, la notion d’atteinte à la charte n’existe pas dans le code » déclare-t-il. Baradine et ses compagnons ont été condamnés à 20 ans d’emprisonnement ferme et 200millions de dommages et intérêt pour le compte de l’état. « On est allé assister à une comédie, la cour a voulu simplement se servir du barreau comme causions morale pour avoir un procès », informe-t-il
L’avocat de la partie civile, Me klaramadji Jospin pour sa part, se dit satisfait du résultat de ce procès car selon lui, ce n’est que justice rendu à l’Etat tchadien.
Ngonmba Gloria, stagiaire